Pourquoi pratiquer solo?
Emilie Therrien
2013-08-19 14:15:00
Bien sûr, qui n’a pas envie de goûter à la liberté d’être son propre patron et de décider de l’heure à laquelle arriver au bureau? Quand, par un beau jour d’été autre qu’un vendredi, je n’ai pas de rencontre de clients à l’agenda, j’éprouve un réel plaisir à m’habiller en jeans et en « gougounes », et ce sans être obligée de faire un don à quelque organisme de charité. S’il sait bien gérer les attentes de ses clients, l’avocat solo est libre de faire ce qu’il veut, quand il veut.
Conciliation travail-famille
Dans un monde où les femmes associées sont encore en minorité dans les cabinets d’avocats, élever ses enfants alors qu’on est travailleuse autonome est certainement très attirant. D’autant plus que le Barreau propose le Programme d'assistance parentale pour les membres travailleurs autonomes (APTA), ce qui permet aux jeunes avocates d’obtenir un soutien financier lorsqu’elles sont mères de jeunes poupons. La pratique solo permet d’aménager son horaire en fonction des intérêts et priorités de l’avocat.
Créer son propre emploi
Les dernières années ont été très difficiles pour les jeunes avocats fraîchement assermentés. J’en sais quelque chose, puisque mon propre parcours a été parsemé d’embûches avant d’en arriver à pratiquer seule. C’est une évidence pour tous : il y a beaucoup trop d’avocats, et ce surtout dans la région de Montréal. Les cabinets prennent beaucoup de stagiaires, mais n’en gardent que très peu. Lorsqu’un jeune avocat n’a pas encore le magique « 3-5 ans d’expérience » écrit dans le peu d’offres d’emploi, il doit s’attendre à un long parcours du combattant, à moins d’avoir des connexions extraordinaires.
Dans ce contexte, la perspective de travailler à son compte devient très intéressante, car elle permet au jeune avocat de créer son propre emploi, d’acquérir de l’expérience de manière accélérée et d’être sujet d’admiration auprès de ses confrères et consœurs en cabinet qui rêvent tous, eux aussi, de pouvoir porter des jeans un autre jour que le vendredi…
Ses clients à soi, rien qu’à soi
Enfin, pratiquer à son compte peut être très payant à moyen et long terme. Vos clients (acquis au moyen des trucs de ma chronique de la semaine passée) ne sont pas les clients du bureau, mais vos propres clients. Vous n’avez aucun pourcentage à verser au cabinet et vous pouvez charger le taux horaire qui vous plaît. À vous la gloire, donc, mais assurez-vous de ne pas demander trop pour votre niveau d’expérience!
Êtes-vous convaincu et prêt à voler de vos propres ailes? Je vous suggère d’attendre au moins après ma chronique de la semaine prochaine avant de prendre votre décision, car j’aborderai les désavantages de la pratique à son compte…
Émilie Therrien est avocate dans une société nominale et pratique dans plusieurs domaines de droit. Elle collabore également au Journal du Barreau. Chaque semaine, elle fait part des hauts et des bas de la pratique solo sous forme d’anecdotes et de trucs, le tout dans le but de faire comprendre ce que constitue le quotidien pas toujours facile des avocats travailleurs autonomes.