Se lancer à son compte : quel est le bon moment ?
Sandrine Pernod Boulanger
2014-11-24 14:15:00
On perçoit assez rapidement la fibre entrepreneuriale chez ces jeunes avocats. Il y a toutefois une distinction à faire entre le jeune avocat qui vient de prêter serment et celui qui, moins jeune, s’est converti au droit après une première carrière dans un tout autre domaine.
Ces deux profils amènent deux réponses différentes.
Aujourd’hui grâce aux moyens technologiques dont nous disposons et à la possibilité de faire appel à un mentor, démarrer une pratique solo est plus facile car il est possible de commencer de chez soi.
Les outils technologiques permettent aussi de rédiger et corriger ses contrats, communiquer plus facilement via internet ou avoir davantage de visibilité grâce aux réseaux sociaux. Il est possible de mettre en place les bases d’une pratique solo sans pour autant s’endetter immédiatement.
Ceci étant dit, qu’est ce qui fait qu’un avocat devient un avocat qui réussit ? La réponse est simple : ses compétences et ses clients. En dehors de quelques individus particulièrement brillants et/ou entourés d’un réseau solide de relations, la crédibilité s’acquiert avec le temps.
C’est dans ce cas où un individu récemment diplômé mais bénéficiant de l’expérience d’une première carrière, a une longueur d’avance sur notre jeune premier. Il a déjà bâti sa réputation même s’il doit faire ses preuves comme avocat et avec un peu de chance, il a déjà établi son réseau d’affaires.
Acquérir une première expérience
C’est la raison pour laquelle je crois qu’attendre quelques années après la sortie de l’école est probablement plus raisonnable. Travailler dans un bureau permet de se former, de bénéficier de conseils des collègues plus expérimentés (avec un salaire à la clé) et surtout, d'établir des contacts en se forgeant une réputation dans un domaine particulier, ce qui peut aider à générer des clients.
Cependant, je recommanderais de ne pas attendre trop longtemps. Se marier et/ou fonder une famille rend le démarrage d’une pratique solo moins accessible. Le risque n’est pas naturellement le meilleur ami de l’avocat mais pour ceux qui ont toujours rêvé d’une pratique solo, mon conseil serait de se lancer après quelques années.
Je reste intimement persuadée qu’il y a toujours moyen de revenir vers un bureau d’avocats ou vers un contentieux si l’on découvre que l’on n’est finalement pas fait pour la pratique à son compte.
C’est une expérience qui vaut la peine d’être vécue et il n’y a rien de pire que de passer sa vie à regretter de ne pas avoir essayé.
Après avoir pratiqué pendant dix ans comme conseillère juridique au sein de compagnies et pour le compte de cabinets privés, elle a décidé de démarrer sa propre structure de consultant en agissant comme conseillère juridique pour plusieurs de ses clients.
Me Pernod-Boulanger intervient pour des starts-up innovantes ou des compagnies déjà établies qui souhaitent développer et protéger leurs intérêts et valoriser leurs actifs au Canada et à l’international.