Une avocate solo sportive!
Emilie Therrien
2014-03-04 13:15:00
Une première année difficile
Ses domaines de pratique sont principalement le droit de la famille ainsi que le droit de la santé mentale.
C’est l’instabilité du marché de l’emploi juridique qui a poussé Me Crivello à partir à son compte. « J’avais eu trois emplois différents en trois ans, dont un remplacement de congé de maternité, et, pour moi, il était clair que je devais absolument stabiliser ma pratique, sans attendre », raconte Me Crivello.
La première année à son compte fut « pénible », raconte Me Crivello. Elle prenait alors beaucoup de mandats d’aide juridique et faisait absolument tout, notamment sa propre comptabilité.
Toutefois, depuis son déménagement, toujours à son compte, dans une société dotée d’une certaine structure, Me Crivello prend moins de mandats d’aide juridique. « L’aide juridique donne souvent le même type de clients et résulte en beaucoup d’expérience au tribunal, dit-elle. Je voulais faire certains dossiers plus complexes. »
Me Crivello apprécie grandement la liberté dont elle jouit présentement. « Je suis beaucoup plus stable, ma nouvelle structure me permet de mieux planifier mon emploi du temps et je peux planifier mes vacances! »
Maintenant que Me Crivello prend moins de mandats d’aide juridique, sa clientèle provient principalement des recommandations de ses clients. « Je ne fais pas de publicité; j’ai peur de finir avec trop de mandats en même temps et de ne pas pouvoir tous les gérer! »
Le sport, un incontournable du développement de l’avocat
Me Crivello a pratiqué la marche athlétique (ou marche olympique) de manière constante entre l’âge de 13 et 29 ans. Elle détient le record québécois du 20km, obtenu au Pérou en 2005. « Personne n’a encore battu ce record! » souligne-t-elle. Elle détient également 6 titres nationaux, a participé à 2 Coupes du monde et a participé aux Jeux de la Francophonie en 2009 au Liban. Cela n’aurait pu avoir lieu sans le soutien de la Caisse populaire Cité-du-Nord de Montréal, dont elle est maintenant membre du Conseil de surveillance.
« Je pratiquais mon sport trois heures par jour, six heures par semaine. Avec mon emploi comme avocate, ça devenait de plus en plus difficile. » Voyant que ses confrères et consœurs athlètes ne poursuivaient pas d’études à temps plein et s’entraînaient à temps plein, Me Crivello a dû faire un choix entre le sport de compétition et le droit. « J’ai décidé d’arrêter la compétition. Mais je fais encore des marathons pour garder la forme et par plaisir.»
Selon Me Crivello, le sport de compétition l’a beaucoup aidée dans sa pratique d’avocate. En effet, le sport donne confiance en soi et forge le caractère. « Il permet aussi de nous donner la patience dont on a besoin : la plupart de mes dossiers exigent du temps et du travail et il faut faire preuve de patience avant d’avoir un résultat tangible », souligne Me Crivello. Le sport permet également de se fixer des objectifs et des moyens de les atteindre.
Des conseils pour la pratique à son compte
Selon Me Crivello, il faut avoir beaucoup de caractère pour travailler à son compte. « Nous sommes livrés à nous-mêmes à plusieurs niveaux. Lorsqu’on prend un dossier, on pilote son propre navire! C’est pourquoi il ne faut pas avoir peur d’aller de l’avant et demander des conseils aux gens qui nous entourent. » Il est donc important de bien s’entourer et de ne pas s’isoler, selon Me Crivello.
Il faut également savoir se respecter et ne pas vouloir plaire à tout le monde, surtout lorsqu’on commence à notre compte, spécifie Me Crivello.
Est-ce que Me Crivello a déjà eu des offres pour s’associer avec d’autres confrères et consœurs? « Oui. Toujours! Mais il est difficile de trouver quelqu’un avec qui nous sommes totalement sur la même longueur d’ondes », avoue-t-elle.
Après tout, la pratique d’avocat à son compte, c’est aussi faire sa propre « marche olympique »!
Émilie Therrien est avocate dans une société nominale et pratique dans plusieurs domaines de droit. Elle collabore également au Journal du Barreau. Chaque semaine, elle fait part des hauts et des bas de la pratique solo sous forme d’anecdotes et de trucs, le tout dans le but de faire comprendre ce que constitue le quotidien pas toujours facile des avocats travailleurs autonomes.