Le Canada doit-il s’ouvrir à l’Asie ?
Céline Gobert
2012-04-17 11:15:00
Conseiller pour le Shanghai WTO Affairs Consultation Centre et pour la Canadian Ditchley Foundation, il a fait de la relation Asie/Canada son cheval de bataille.
Au sommet mondial de l’ACCJE, il est venu s’exprimer devant une assemblée de juristes afin d’évoquer cette relation, qui n’est désormais plus "hypothétique", selon lui. Une réalité à prendre en compte, donc.
Ainsi, nous apprend-t-il que depuis la récession économique de 2009, les exportations vers la Chine sont les seuls à ne pas avoir cessé d’accroître.
Ce qu’il souhaite, c’est initier une conversation nationale autour de l’Asie, forcer les canadiens à penser, à parler de la montée de l’Asie. Montée qui a des conséquences sur de nombreux secteurs qu’ils soient environnementaux, touristiques, juridiques ou industriels.
En exclusivité pour le sommet mondial, il évoque les chiffres du nouveau sondage conduit par la Fondation Asie Pacifique du Canada. Des résultats qui seront rendus publiques fin avril.
Parmi les chiffres qui attirent l’attention, on note ces 40% de canadiens qui déclarent porter plus d’attention à l’Asie.
A noter que la majorité d’entre eux voit également l’Asie comme une opportunité de faire des affaires.
Sur une échelle de 1 à 10, le sondage demandait aussi aux canadiens de noter plusieurs pays. Si l’Australie ou le Japon caracolent en tête ; seulement 12% déclarent avoir de la bienveillance envers la Chine par exemple.
« Une preuve que les canadiens n’embrassent pas complètement l’Asie, qu’ils voient peut-être comme une menace. »
Avec ce constat, il ne veut pas jeter de l’huile sur le feu, mais plutôt provoquer le débat et la discussion. Avec l’Ontario, surtout. Seule province à voir l’Asie comme une menace, d’après le sondage.
Il y a des variations très nettes entre les provinces, un fossé immense entre l’Est et l’Ouest du Canada.
En Colombie-Britannique, et aussi au Québec, on trouve plus d’intérêt à vouloir bâtir une relation avec l’Asie, explique M. Yuen Pau Woo.
« En Ontario, il y a un plus haut degré de scepticisme et de peur », affirme-t-il.
À l’instar de Thavakumar Kandiahpillai, conseiller juridique chez Shell et Président de l’Association des conseillers juridiques de Malaisie.
Il est venu de Kuala Lumpur afin de réseauter et de rencontrer les juristes canadiens. Le pays est attrayant, notamment pour ses ressources naturelles énormes, explique-t-il.
Les 12 heures de décalage horaire qui séparent les deux pays ne rendent pas faciles les interactions selon lui.
« J’ai déjà rencontré les juristes européens, et ceux de l’Asie Pacifique. Ce sommet est une opportunité pour moi de venir à la rencontre des canadiens. D’habitude, j’interragis davantage avec des avocats américains. »
Écoutez-le en vidéo :