Tête-à-tête avec le nouveau boss juridique de la Banque nationale
Sonia Semere
2025-01-16 15:00:46
Nouveaux défis pro, sa passion pour le jiu-jitsu brésilien…le nouveau boss juridique de la Banque nationale s’est confié sans détour à Droit-inc!
Alexandre Morin est désormais directeur principal aux affaires juridiques et trésorerie à la Banque nationale du Canada.
Fort de son expérience chez Fasken au sein du groupe droit des sociétés et droit commercial, celui-ci arrive avec des bagages solides.
Droit-inc a jasé avec lui pour mieux comprendre ce qui l’amène dans la sixième plus grande banque canadienne…
Vous venez de rejoindre la Banque nationale du Canada. Concrètement, quel est votre rôle?
Je dirige l'équipe qui supporte la trésorerie corporative de la banque, notamment dans ses activités de financement.
C'est vraiment un emploi qui est très spécialisé en valeur mobilière, ce qui est assez unique, étant donné que les autres banques ont leurs activités plutôt à Toronto.
Ce rôle vous amène à diriger toute une équipe autour de vous…
Oui, c’est juste. Il y a notamment une conseillère senior qui travaille à mes côtés, et on recherche présentement un avocat junior qui pourrait se joindre à nous pour compléter l'équipe.
On est vraiment en pleine croissance dans nos activités. L’idée est vraiment de soutenir davantage la ligne d'affaires et d'offrir le plus de solutions possibles à l'interne.
Qu'est-ce qui explique cette croissance?
Il y a beaucoup d'activités et un volume important au niveau de la trésorerie corporative. Et puis, la banque va réaliser une acquisition dans l'Ouest canadien, la Canadian Western Bank. Ça va entraîner davantage d'activités.
Il y a de belles synergies qui sont faites avec cette acquisition-là. Il y a aussi le désir de rapatrier un certain savoir-faire à l'interne avec une expertise plus pointue en valeurs mobilières.
Justement, quels sont les enjeux juridiques inhérents à votre service?
C'est une ligne d'affaires qui est éminemment transactionnelle. Il y a toute cette effervescence et cette vitesse à laquelle le flux transactionnel se déroule en valeurs mobilières. On doit être en mesure de réagir très rapidement dans des circonstances de marché qui vont probablement être assez volatiles en 2025.
On le voit, il y a des guerres dans le monde, il y a une nouvelle administration américaine… Il y a une foule de défis sur le marché qui vont nous demander d'être très agiles, de pouvoir réagir rapidement et de conseiller nos clients très rapidement dans ces circonstances-là.
D’un point de vue plus personnel, qu'est-ce qui vous a motivé à occuper un tel poste? Finalement, comment ce poste va venir vous challenger en tant qu'avocat?
La banque est vraiment une organisation en pleine transformation avec une croissance exceptionnelle. C'est la sixième plus grande banque canadienne mais sa croissance dans les dernières années est vraiment impressionnante.
Ils avaient besoin d'une expertise pointue en valeur mobilière et grâce à mon expérience chez Fasken, on peut dire qu’il y avait une certaine compatibilité.
Vous êtes resté cinq ans chez Fasken. Qu’est-ce que vous retenez de votre expérience au sein de ce cabinet?
Je suis extrêmement reconnaissant envers mes anciens mentors. Ils m'ont appris des réflexes juridiques très importants dans un marché qui va vite où il faut quand même faire les choses avec une grande minutie.
J'ai appris de très bons réflexes en ayant la chance de travailler sur un spectre de transactions très large avec des gros émetteurs.
Et pour terminer, vous l’avez mentionné très justement, il s’agit d' un poste qui est assez stimulant voire parfois…très stressant. Comment arrivez-vous à prendre du recul sur des situations professionnelles qui peuvent vous dépasser?
Je pense qu'il faut garder un bon équilibre avec la vie personnelle. Je pratique les arts martiaux, j'aime beaucoup le jiu-jitsu brésilien. Je me fais un devoir de continuer à assister à mes cours.
Je suis aussi père de trois enfants, je profite beaucoup de ma famille et je m'assure d'être présent avec eux. Ça vient énormément dédramatiser les situations professionnelles quand on a trois petits bonhommes qui ont leurs propres enjeux et leurs propres univers à construire…