Back to the future : la crise, accélérateur de changements en cabinet d’avocats
Dominique Tardif
2020-04-14 15:00:00
On change.
L’industrie conservatrice du droit change.
Oui, oui, n’ayez pas l’air surpris.
Et en appuyant sur l’accélérateur, en plus.
On ne surprendra personne en disant que le facetime si cher à notre industrie en prend actuellement pour son rhume.
Des associés admettent même être très surpris de la productivité accrue de plusieurs depuis que ces derniers travaillent à la maison.
Les feuilles de temps, du moins à court terme, ne mentent pas, et les sceptiques sont confondus!
Il est à anticiper que les cabinets formaliseront, après la crise, le recours au télétravail, qui passera du rang de pratique-tolérée-en-poussant-quelques-soupirs-et-dont-on-ne-parle-pas-trop-fort à celui de norme balisée par certaines politiques internes.
Attention aux dinosaures!
A contrario, on peut aussi penser que ceux qui en retarderont l’adoption pourront perdre leur avantage compétitif quand il s’agira d’attirer un candidat qui a plusieurs options sur la table.
Certains cabinets sont à analyser la robustesse de leur système informatique et l’efficacité du réseau, qui doit demeurer fiable même à distance. Cela ne va pas de soi.
Les préoccupations de cybersécurité sont aussi, chez les décideurs, sur toutes les lèvres : si l’on accepte de vivre avec un certain risque en période de crise, comment le minimiser de la meilleure façon qui soit à long terme, sachant que nos employés peuvent désormais travailler de n’importe où?
Quoi faire de nos valeureux « dinosaures informatiques » qui utilisent encore les cassettes et le dictaphone et qui se montrent peu débrouillards, bien malgré eux, au moindre pépin technologique? Formation continue informatique à prévoir au menu? Pas impossible.
La perspective de recrutement pour les postes où le travail à distance pourrait se faire sur une base à temps plein pourrait, quant à elle, être bonifiée: plus nécessaire, désormais, de chercher le candidat idéal à l’intérieur d’un périmètre géographique donné, à savoir à une distance raisonnable du bureau.
En d’autres mots : les employeurs pourraient avoir plus d’options.
Moins de gens au bureau, moins de pieds carrés au centre-ville, moins de coûts fixes.
Une crise qui permettrait d’augmenter la rentabilité à terme, de moderniser la profession et d’améliorer le sacro-saint profit per partner? Peut-être bien. Des bonnes nouvelles, ça nous ferait tous du bien!
Sur l’auteure
À titre de Présidente, ZSA Québec - Recruteur / Chasseur de têtes, avocats & notaires, Dominique Tardif est en charge des activités de recrutement de ZSA pour la province de Québec, et intervient aussi au niveau national quant à l’orientation stratégique de l’entreprise.