Candidat au Bâtonnat et ami Facebook avec un membre du Comité!
Céline Gobert
2015-04-30 15:13:00
Me Luc Deshaies, qui fait notamment campagne sur les réseaux sociaux, est ami Facebook avec l’un des membres du Comité électoral, Me Chantale Girardin. Me Girardin est avocate chez Cain Lamarre Casgrain Wells. Elle possède 391 amis Facebook dont le candidat Deshaies, comme l’a fait remarquer une source à Droit-inc.
Est-ce que Me Girardin l’a signalé aux autres membres du Comité ? A-t-elle le devoir de le faire ?
Une autre membre du Comité électoral, Me Audrey Gagnon, de Fasken Martineau, s’est vue quant à elle offrir deux mentions « like » de la part du candidat Deshaies : la première sur une photographie de profil publique en date du 10 octobre 2014, l’autre au mois de mars dernier...après la constitution du Comité.
Rappelons le, Me Lu Chan Khuong a exigé dans une plainte adressée au Barreau du Québec la démission de Me François L’Heureux du Comité électoral, en raison du fait qu’il est associé du candidat Deshaies, chez Gowlings.
Sur cette question, le Barreau a estimé qu’il n’y avait pas conflit d’intérêts, rappelant dans une lettre à Me Khuong, et signée par Me Sylvie Champagne, secrétaire de l’Ordre pour le Comité électoral du Barreau du Québec, que Me L’Heureux, comme tous les autres membres du Comité électoral, a signé « un serment et agit de façon impartiale et il ne se livre à aucune activité de nature partisane. »
Or, des liens et des contacts Facebook de nature autre que professionnelle remettent-ils en question l’impartialité et de la neutralité du Comité électoral dont les membres ont prêté serment ?
Le Comité électoral a été constitué en décembre 2014. Aurait-il fallu vérifier les liens amicaux, même virtuels, avant d’y nommer ses membres?
À l’ère où les réseaux sociaux prennent de plus en plus de place, la question n’est pas anodine. Il y a quelques mois, dans le procès Kayak, dont Droit-inc vous parlait ici, des avocats de la défense ont demandé à une juge de la Cour du Québec Julie Beauchesne, de se récuser, par souci de transparence, parce que cette dernière possédait un compte Facebook, sous un pseudonyme, où elle était amie avec des procureurs de la Couronne dont certains étaient liés avec le procès. La juge avait refusé de se récuser indiquant ne pas être active sur les réseaux sociaux.
!