DLA Piper-Davis: «un match parfait»

Emeline Magnier
2015-03-09 15:00:00

Depuis plusieurs années, le cabinet international cherchait à faire son entrée au Canada. Après des discussions avec feu Heenan Blaikie intervenues quelques mois avant sa dissolution, c’est finalement avec le vancouverois Davis que l’union va être consommée.
Me Marc Philibert, associé directeur du bureau montréalais de Davis, revient sur cette grande étape qui marque un tournant dans l’histoire de son cabinet.
Droit-inc : À quel moment les discussions ont-elles débutées entre Davis et DLA Piper ?
Me Marc Philibert : Ça s'est fait assez rapidement ; les discussions formelles ont commencé à la fin de l'année dernière. La décision de fusionner avec un cabinet international faisait partie de notre plan stratégique : il y a trois-quatre ans, nous en sommes arrivés à la conclusion que notre croissance devait immanquablement passer par l'international au vu du contexte global dans lequel œuvrent nos clients. Il fallait chercher un nouveau modèle pour assurer la rétention des membres, le recrutement de nouveaux talents et de clients, ainsi que la conservation de nos parts de marché dans un milieu très compétitif.
Avez-vous analysé d'autre(s) possibilité(s) que celle de fusionner avec DLA Piper ?
Nous avons regardé plusieurs autres cabinets globaux. Nous ne voulions pas fusionner avec un bureau qui était uniquement implanté en Europe ou à Londres dans le « Magic Circle ». Niveau qualité, ils étaient assez uniformes mais quand nous avons analysé les valeurs et le type de gestion, le choix a été assez facile. Avec DLA, c'est un match parfait. Malgré la différence de taille, nous avons le même esprit entrepreneurial centré sur le client, nous avons grandi avec lui.
Davis a commencé dans l'Ouest canadien en droit des ressources naturelles, puis nos clients se sont dirigés vers l'Est et nous avons ouvert des bureaux à Edmonton, Calgary, Toronto et Montréal. DLA Piper a fait la même chose. Nous suivons des besoins réels ; on ne se réveille pas un matin en se disant que nous allons nous implanter à Paris, on ne croit pas à ça.
Le nom Davis va disparaître et être remplacé par DLA Piper. Vous n'avez pas l'impression de perdre l'identité du cabinet ?
Si on poursuit un objectif d'intégration, il n'y a pas d'autre option possible, et quand on partage les mêmes valeurs que son partenaire, ce n'est pas un problème. DLA Piper a un « brand » très fort à l'international mais et beaucoup plus connu dans le milieu juridique au Canada que dans les autres secteurs. À l'inverse, Davis existe depuis 123 ans et est très connu au pays. D’après les vérifications que nous avons faites auprès de nos clients, ils ont très bien reçu la nouvelle. Ceux qui ont des aspirations internationales vont être bien servis.
Quelle sera la structure juridique de la nouvelle entité issue de la fusion ?
Nous avons opté pour un modèle proche du « swiss verein », avec un partage des coûts et d'autres éléments, mais il n'y a pas d'intégration financière complète, un peu comme ce qui a été fait par Norton Rose Fulbright. C'est plus une question de responsabilité professionnelle qu'une question économique, et cet aspect a été réglé en cinq minutes. Nous nous sommes beaucoup plus attardés sur l'intégration et sur nos valeurs respectives.
Y aura-t-il des changements dans vos groupes de pratique ?
Nous nous attendons à ouvrir des secteurs de pratique que DLA Piper a développé et que nous n’avons pas. Par exemple, DLA Piper est l’un des plus grands en « sport et entertainment ». Par contre, nous intervenons beaucoup plus au niveau mondial dans le secteur des ressources naturelles et des partenariats publics-privés. Les secteurs du litige commercial, de l’emploi et de l’insolvabilité vont continuer leur croissance, et on s’attend aussi à une augmentation du volume dans le domaine des services financiers à Montréal et Toronto. Il y aura des mouvements de part et d’autre.
Pensez-vous que l’avenir des grands bureaux passe par la globalisation ?
Pas forcément, tout dépend de ce que font les cabinets ; pour certains, ce n’est pas la bonne réponse. Il y aura toujours de la place pour les nationaux et les régionaux qui ont développé de bonnes pratiques. Pour fusionner, il faut aussi être un bon candidat et trouver le partenaire idéal. Certains bureaux vivent uniquement du référencement international ce qui n’a jamais été notre cas.
Anonyme
il y a 10 answhere is the magic.