La dure réalité du rêve olympique
Daphnée Hacker-B.
2015-05-22 15:00:00
Les Jeux panaméricains représentent la troisième plus grande compétition sportive au monde, derrière les Jeux asiatiques et les fameux Jeux olympiques (JO). « Les deux meilleures équipes du continent se qualifieront directement pour les JO de 2016 à Rio… Je vais tout donner ! », lance la jeune femme d’origine algérienne, qui peine à croire que son rêve olympique pourrait se réaliser d’ici à peine un an.
Contrairement à plusieurs autres disciplines, le handball, qui est un sport collectif où deux équipes de sept joueurs s’affrontent ballon à la main, n’est pas financé par Sport Canada. Résultat : l’équipe nationale doit… s’autofinancer. « Je dois être à la fois athlète et avocate, je n’ai pas le choix », dit-elle.
Si elle est passionnée par ce sport qu’elle pratique depuis 15 ans, elle a aussi développé beaucoup de plaisir à être avocate. « Ce n’est pas que je n’aime pas mon travail, au contraire , […] c’est juste que lorsque de grandes compétitions approchent, l’idéal serait de pouvoir me concentrer sur l’entraînement », explique cette Barreau 2013.
Or, toutes les athlètes doivent payer les frais de compétition, de déplacement, d’hébergement… Et il est très important de se rendre à l’étranger, parfois juste pour des « matchs amicaux » contre des joueurs renommés, « c’est la seule façon de repousser nos limites », assure-t-elle. Dernièrement, son équipe a d’ailleurs affronté les joueuses de la Norvège, des États-Unis et de la Guadeloupe.
Tout donner
Selon Me Benhacine, la difficulté de trouver des commanditaires réside dans le fait que le handball est un sport encore méconnu au Canada. « On me demande souvent ce que c’est… Je crois que la seule solution c’est de se faire remarquer, d’où l’intérêt de participer aux JO et de gagner des médailles », analyse-t-elle. Elle se dit prête à faire « des sacrifices » pour assurer que le Canada ait une équipe forte.
Tout donner et ne jamais abandonner, voilà sa philosophie de vie. Une façon de penser qui lui a bien servi à l’École du Barreau, une période qu’elle a trouvée particulièrement intense. « Je m’entraînais presque tous les jours, c’était nécessaire pour évacuer le stress », se remémore-t-elle. Ensuite, elle a entamé sa carrière aux côtés de Me Patrick Boulet, qui pratique le droit criminel et pénal.
« C’est un excellent mentor. En plus il m’aide à faire ma place, je lui suis très reconnaissante, le marché est si compétitif », souligne-t-elle. Tout comme le sport de haut calibre, le droit est un domaine où il faut travailler d’arrache-pied, et c’est ce qui motive Me Benhacine. Le handball, un sport d’équipe, lui a aussi inculqué l’importance de travailler en équipe, et de reconnaître l’apport de tous, peu importe leur rôle. « Pour moi, il ne devrait jamais y avoir un traitement différent si on est avocat, réceptionniste ou greffier, nous avons tous besoin les uns des autres, il faut toujours être solidaire de ses confrères », dit-elle.
Parlant de solidarité… Me Benhacine vous invite à soutenir son rêve olympique, pour en savoir plus, cliquez ici.