Se délocaliser pour grandir
Marie Pâris
2016-02-17 08:30:00
« Je voulais me délocaliser, pour grandir, explique l’avocate. Mais tout seul ce n’est pas évident… J’ai été très contente quand Me L’Heureux m’a proposée de nous associer, d’autant qu’il a de l’exprérience. »
À Roa services juridiques, où elle est restée près d’un an, Me Clamens faisait des procédures et plaidoiries devant la CISR et Cour fédérale, et des demandes d'asile, parrainage, permis d'étude ou de travail, résidence permanente, citoyenneté, examen des risques avant renvoi, considérations humanitaires, sursis administratif de renvoi, etc.
Membre de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration (AQAADI) depuis septembre 2015, elle a appris le métier aux côtés de Me Roy et c’est elle qui lui a fait découvrir le droit de l’immigration. « C’est un droit très humain, très différent des autres. Alors que tout est plus ou moins figé dans les autres domaines, en immigration on peut faire plus de choses, il y a beaucoup de potentiel », explique l’avocate.
Juriste en France
Me Clamens a commencé sa carrière professionnelle à Toulouse, en France, comme juriste au cabinet d’avocat Clamens Conseil. De 2008 à 2010, elle a rédigé des actes de procédure et de négociations et fait des recherches juridiques, notamment quant à l’actualisation de la jurisprudence et la doctrine.
Une fois arrivée au Québec, en 2012, l’avocate a suivi un certificat en droit à l’Université de Montréal avant de passer le Barreau du Québec en 2013. Elle a été pendant sept mois bénévole au Projet Genèse à Montréal (un centre communautaire en droits sociaux et services individuels) ; elle s’occupait de la réception des clients, de prodiguer des conseils en droit de la famille, du logement et de l’immigration, avec une approche sociale et humanitaire, et de faire de la pédagogie des conseils et la synthèse des entretiens.
En 2014, elle a intégré comme avocate stagiaire le Centre Legal Fleury, un cabinet généraliste où elle est restée sept mois. Elle s’est ensuite lancée dans la pratique à son propre compte, avant d’être embauchée à Roa services juridiques.
Études de droit : le Québec plus axé sur la pratique
L’avocate a commencé sa formation en France avec une première année de maîtrise en Carrière judiciaire, option droit civil, puis avec une deuxième année en droit public des affaires à l’Université de sciences sociales de Toulouse I. Elle a ensuite suivi un stage à l’étude de notaires Cheviet-Mirande pendant cinq mois à Toulouse, où elle faisait de l’analyse des plans cadastraux, de la rédaction d’actes notariés et des recherches en droit public et privé.
Me Clamens a également été stagiaire au tribunal administratif de Toulouse pendant quatre mois : elle a eu l’occasion de participer aux audiences, d’observer l’analyse d’un dossier par un magistrat, de faire des recherches en droit public et de rédiger un rapport de stage sur le thème du paiement des sous-traitants dans les marchés publics.
Et elle constaté plusieurs différences entre les études de droit de part et d’autre de l’Atlantique : « Ici les professeurs sont plus axés sur la pratique, alors qu’en France on est plus dans la théorie. Mais c’est intéressant, le nouveau Code de procédure civile québécois reprend certaines choses de la France… »