Tête-à-tête avec le nouveau boss de Norton Rose à Montréal
Sonia Semere
2024-06-11 15:00:11
Le cabinet a nommé son nouvel associé-directeur à Montréal. Droit-inc a jasé avec lui…
Nicolas Labrecque succède à Luc Morin en tant que nouvel associé-directeur de Norton Rose à Montréal.
Une belle façon pour lui de célébrer ses vingt-trois — bientôt vingt-quatre – années passées au sein du cabinet.
«C’est une vraie reconnaissance puisque c'est une décision qui a été prise après consultation de mes associés. Je dois avouer que ce côté-là m'a touché un peu plus que ce que je n’aurais imaginé», nous confie Nicolas Labrecque.
Déterminé et toujours prêt à relever de nouveaux défis, ce dernier assure n’avoir jamais manqué de confiance en lui sans que ce soit de l'arrogance. «J'aime bien dire que c'est de la confiance bien placée».
En poste depuis un mois, le nouveau patron s’est rapidement présenté à ses équipes comme étant «un porte-drapeau».
Le collectif avant tout
S’il y a bien un conseil qu’il retient de son prédécesseur, c’est de faire confiance aux associés responsables de chaque groupe.
Celui qui se définit comme «un gars de gang» se retrouve pleinement dans cette philosophie.
Son principal défi en devenant associé-directeur? Affirmer le leadership du cabinet. L’objectif étant de maintenir leur position dans le marché en restant leader dans tous leurs domaines de pratique.
«C'est difficile de toujours maintenir un niveau d'excellence, il ne faut pas perdre de vue aussi qui on est et comment on se présente ».
D’après Nicolas Labrecque, l’arrivée de Luc Morin qui venait de l’extérieur a justement permis au cabinet d’avoir une autre perspective.
«Je pense qu'on avait perdu de vue comment on est perçu. Parfois, on tient pour acquis le fait que la qualité du travail et la loyauté de nos clients, ce n'est pas gratuit».
Si le nouvel associé-directeur admet avoir les meilleurs clients du pays, il souligne également leur haut niveau d'exigence.
De quoi pousser les équipes à constamment se dépasser. Pour cela, le cabinet reste à l’affût des nouvelles tendances. Parmi les domaines en vogue, il cite notamment le droit des technologies.
Les avocats reçoivent ainsi beaucoup de questions en intelligence artificielle, mais essentiellement au sein de l’équipe de gouvernance.
Concrètement, les questions des conseils d'administration de leurs clients portent sur comment intégrer les risques liés à la propriété intellectuelle ou à l'intelligence artificielle.
Côté protection des renseignements confidentiels et financement en crypto-monnaie, les enjeux juridiques sont aussi de plus en plus présents.
Miser sur la rétention et la culture du cabinet
Mais comment conserver la position du cabinet? Le nouvel associé-directeur mise principalement sur la rétention des employés.
«On recrute les meilleurs, mais on n'est pas les seuls. Nos membres sont convoités. Mes collègues reçoivent des offres d'emploi d'un peu partout ».
Selon Nicolas Labrecque, il est essentiel de créer une autre façon de travailler, surtout grâce à l’aide des nouvelles technologies.
«Je pense qu'on atteint vraiment des niveaux d'efficacité impressionnants, il faut éviter d'avoir le réflexe de retourner à nos anciennes habitudes ».
Depuis la pandémie mondiale, le cabinet semble avoir trouvé un bel équilibre dans la façon de travailler. Les équipes peuvent ainsi à la fois atteindre leurs objectifs professionnels et personnels.
Pour maintenir cet équilibre, l’idée est de créer une dynamique d'équipe et de collégialité tout en ayant un environnement de travail attractif. Tout est une question de confiance, assure l’associé-directeur.
«En demandant aux gens d'être responsables de leur travail et en leur faisant confiance, ça crée de bonnes conditions de travail. Il n'y a pas de magie… »
Et quid du recrutement? L’accent est assurément mis sur l’embauche des étudiants. La Course aux stages reste un moment crucial pour le cabinet.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Nicolas Labrecque sait bien de quoi il parle puisqu’il a lui-même participé à cette compétition, vingt-trois ans plus tôt.
Et si le nouvel associé-directeur semble aujourd’hui bien déterminé, le droit fut loin d’être une vocation pour lui.
Son plan de départ? Devenir professeur au secondaire. Puis finalement, durant ses études de littérature, il réalise que le droit lui offrira un parcours tout tracé.
Une passion pour le droit transactionnel
Très vite, il se passionne pour le droit transactionnel. Un domaine de pratique dynamique qui l’anime au quotidien.
«Même si parfois les heures sont longues et les nuits courtes, on a la chance de travailler sur les plus grandes transactions».
Des moments marquants, il y en a eu, en vingt-trois ans, et ce, d’autant plus, que Nicolas Labrecque a travaillé, très tôt, sur des dossiers d’envergure.
Alors que Montréal accueille actuellement le Grand Prix automobile du Canada, le nouvel associé-directeur garde en tête les négociations qui ont eu lieu en 2009.
«Je n'étais pas encore associé et puis je me suis retrouvé à négocier le renouvellement des ententes».
À cette époque, Nicolas Labrecque représentait les gouvernements fédéraux et provinciaux pour négocier le retour de la Formule 1 qui était alors en pleine crise et à la recherche d’argent.
Ce gage de confiance que lui a offert le cabinet à ses débuts, le nouvel associé-directeur veut définitivement le maintenir au sein de ses équipes.