Du laboratoire… à la cour
Sonia Semere
2024-10-23 14:15:05
De la science au droit, il n’y a qu’un pas… Droit-inc a discuté avec une ancienne chercheuse dans le domaine biomédical, désormais associée en droit disciplinaire.
Associée chez Sarrazin Plourde, Sophie Gratton a œuvré pendant plusieurs années dans le domaine de la recherche biomédicale avant de pratiquer le droit.
À Droit-inc, celle-ci confie avoir toujours eu l’envie de contribuer à la société et à l’avancement des connaissances.
Dans une première vie, ce fut dans le milieu scientifique et, aujourd’hui, c’est dans le milieu juridique que l’associée désire jouer un rôle significatif. Son domaine de prédilection? Le droit disciplinaire.
« On est vraiment là pour protéger le public contre les professionnels qui ne respectent pas leurs obligations déontologiques », confie-t-elle.
Amenée à représenter les ordres professionnels devant différentes instances, elle élabore pour eux des plans d’enquêtes et met en œuvre des stratégies menant à des augmentations de fourchettes de sanctions.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sophie Gratton place le client au cœur de ses dossiers.
Celle qui officie en tant que mentore dans son cabinet répète constamment aux jeunes recrues de prendre soin de leur clientèle.
« C’est très important d'accompagner le client à chaque étape et de toujours l’informer. C'est ce qui va faire qu’il sera satisfait en bout de ligne ».
Un aspect fondamental dans la pratique de tout avocat qui n’est pas enseigné sur les bancs de la faculté de droit, assure l’associée.
L’intégrité. Voilà un autre point essentiel.
« Il faut retourner chaque roche parce que souvent, on passe à côté de quelque chose. Et si on commet une erreur, il faut le dire. Mais ça… c’est sûrement mon côté disciplinaire qui parle ».
Ce haut niveau de rigueur lui vient, sans aucun doute, de son passé de chercheuse.
Dans les années 90, après un doctorat à l’Université McGill puis un post-doctorat à Paris, elle a travaillé dans un laboratoire du CHUM sur le virus du SIDA et l’interaction avec le système immunitaire.
Lorsqu’elle naviguait dans le milieu biomédical, Sophie Gratton avait déjà un vif intérêt pour l’éthique.
Passionnée de litige, celle-ci voit, par ailleurs, dans les représentations à la Cour d’appel, certains aspects de son passé de chercheuse.
« En science, on a des résultats d'expérience, on bâtit une hypothèse de recherche et on conclut à des nouveaux principes scientifiques. C’est un peu pareil en droit…il y a la recherche de faits et ensuite on doit bâtir une théorie devant la cour ».