Agression sexuelle : début du procès de l’éditeur Michel Brûlé
Radio -Canada
2020-02-25 14:55:00
Cette femme, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, est le premier témoin à se faire entendre au procès du propriétaire des Éditions des intouchables. Me Valérie Lahaie représente le DPCP dans cette histoire, tandis que Michel Brûlé est défendu par Me Laurent Morin.
Les faits reprochés remontent à mars 2014. Selon le témoignage de la plaignante, cette dernière était à la recherche d’un partenaire d’affaire pour la publication de plusieurs ouvrages.
Elle a alors contacté Michel Brûlé par courriel pour le rencontrer après avoir fait sa connaissance dans un salon du livre quelques années plus tôt. Un rendez-vous à sa maison d'édition a été fixé le 21 mars 2014.
« Je voulais le rencontrer en privé, pas dans un endroit public, pas dans un restaurant », a-t-elle déclaré.
La plaignante affirme que la rencontre était d’abord prévue pour 10h, mais M. Brûlé l’aurait retardée jusqu'à 18h30.
Le rendez-vous
La plaignante affirme être arrivée à l’heure, mais se rend compte que la rencontre a lieu à la résidence de l’accusée. « Sa maison d’édition se trouvait au sous-sol. »
« Il m’accueille la chemise déboutonnée, nu pied. Il m’a fait visiter sa maison », a-t-elle affirmé.
M. Brûlé aurait, par la suite, commencé à préparer le souper et lui aurait servi une petite coupe de vin.
« À ce moment-là, je ne me sentais déjà pas bien », a affirmé la présumée victime.
Après une trentaine de minutes de discussion, où Michel Brûlé « a des propos décousus », l’accusé et la plaignante seraient passés au salon.
« Je me disais qu’on allait finalement commencer à parler affaires », a-t-elle déclaré au tribunal.
M. Brûlé serait plutôt passé à la salle de bain et aurait commencé à se raser le crâne et la barbe.
« Il m’a alors demandé si je voulais prendre une douche. J’ai répondu : je suis ici pour mon manuscrit. »
La présumée agression
Après sa séance de rasage, Michel Brûlé se serait précipité sur la plaignante, aurait commencé à l’embrasser dans le cou, lui aurait touché les fesses, les seins et le pubis par-dessus ses vêtements, malgré son refus.
« Ç’a peut-être duré deux minutes, mais c’était deux minutes intenses où j’ai dit non », a-t-elle confié. Après l'avoir « repoussé de toutes (ses) forces, la femme affirme avoir réussi à s'enfuir ».
Après l’incident la plaignante a contacté son mari de l’époque et son frère, qui témoigneront également pour la Couronne au cours du procès qui doit durer quatre jours.
La présumée victime n’a pas porté plainte à la police sur le coup. Elle l’a fait trois ans plus tard, en 2017, dans la foulée du mouvement #MoiAussi.