Bientôt un expert unique au criminel?

Emeline Magnier
2015-05-28 13:15:00

Un nouveau dispositif qui selon Robert Pidgeon, juge en chef associé de la Cour supérieure, aurait également intérêt à être appliqué aux procédures criminelles et pénales.
Le magistrat assiste actuellement au Congrès des juges de la Cour supérieure à Baie Saint-Paul et participera notamment à la conférence du Docteur Sébastien Proulx, responsable médical de la psychiatrie légale à l'Institut universitaire de santé mentale de Québec.
Le juge Pidgeon a l’intention d’évoquer la question de l’expert unique lors de la prochaine réunion du Comité directeur sur l’efficacité et l’accès en matière de justice, un comité pancanadien où siège le sous-ministre fédéral de la Justice, qui a compétence pour modifier le Code criminel, à déclaré le juge Pidgeon à La Presse.
« Au pénal et au criminel, on n'a pas le pouvoir qu'on aura au civil d'imposer un expert. C'est sûr qu'en matière de gestion d'instance, on pourrait arriver à convaincre les avocats [de s'entendre sur un expert unique], mais ce n'est pas quelque chose de réglé d'avance », a expliqué le magistrat.
Les questions de santé mentale sont très importantes pour les juridictions, que ce soit quand il s’agit d’apprécier un défense de non-responsabilité criminelle ou de rendre une ordonnance de soins. S’il appartient à la psychiatrie légale d’apporter les éléments de réponses nécessaires au juge pour lui permettre de trancher, il arrive souvent que des analyses contraires soient présentées devant la cour.
« Les psychiatres viennent devant le tribunal, nous relatent des choses, nous donnent de l'information. On veut savoir sur quoi on se fonde parce qu'on a à prendre des décisions. Et souvent, on a des expertises contradictoires... Il y a aussi toute la question de la crédibilité des experts », relève le juge Pidgeon.