D'anciens franchisés noirs poursuivent McDo
Radio -Canada
2020-09-01 10:24:00
Les 52 plaignants, qui possédaient environ 200 restaurants de la chaîne aux États-Unis avant de devoir les vendre au cours de la dernière décennie, réclament une compensation allant de 4 à 5 millions de dollars américains par établissement, selon la poursuite.
Celle-ci a été déposée mardi en Cour fédérale à Chicago, où est sis le siège social de McDonald's.
Toujours selon la poursuite, l'entreprise a dirigé les franchisés noirs vers des restaurants situés dans des quartiers urbains moins rentables et qui impliquaient des coûts plus élevés en matière de sécurité et d'assurance.
La compagnie leur aurait fourni des informations financières trompeuses, ou aurait fait pression pour que les franchisés prennent rapidement une décision d'achat lorsque ces restaurants devenaient disponibles, mentionnent encore les documents juridiques.
Une fois que les franchisés noirs étaient propriétaires, ils se seraient fait demander de reconstruire ou rénover dans des délais plus courts que ceux offerts aux Blancs, en plus de ne pas obtenir d'aide au loyer ou d'autres appuis financiers octroyés aux Blancs.
Les franchisés noirs n'ont pas non plus eu l'occasion d'acheter des établissements plus rentables situés dans des quartiers plus favorables, indique la poursuite.
À la suite des faits reprochés, les plaignants disent avoir engrangé des ventes d'environ 2 millions par année, comparativement à 2,7 millions en moyenne pour l'ensemble des restaurants de la chaîne, entre 2011 et 2016, et 2,9 millions en 2019, lit-on dans les documents juridiques.
« Les revenus sont déterminés par une seule chose : l'emplacement », soutient James Ferraro, l'avocat représentant les plaignants.
«C'est un Big Mac. C'est la même chose partout. »
Me Ferraro a aussi noté que le nombre de franchisés noirs chez McDonald's avait chuté de moitié au cours des 20 dernières années. La chaîne en comptait 377 en 1998; aujourd'hui, il n'y en a plus que 186. Au même moment, le nombre de restaurants franchisés a plus que doublé, pour atteindre 36 000.
McDonald's se défend
McDonald's nie les allégations et a défendu son historique avec les franchisés noirs.
« Ces allégations vont à l'encontre de tout ce que nous représentons comme organisation, ainsi qu'en tant que partenaire des communautés et des propriétaires de petites entreprises à travers le monde », a déclaré la chaîne de restauration.
« Non seulement nions-nous catégoriquement les allégations voulant que ces franchisés n'aient pas été en mesure de réussir en raison d'une forme de discrimination chez McDonald's, nous sommes confiants que les faits démontreront à quel point nous nous engageons en faveur de la diversité et de l'égalité des chances, y compris pour nos franchisés, nos fournisseurs et nos employés. »
La chaîne a un passé trouble avec les franchisés noirs. En 1969, des militants ont boycotté ses restaurants à Cleveland jusqu'à ce que l'entreprise les vende à des propriétaires noirs.
En 1983, un franchisé noir de Los Angeles a poursuivi la compagnie pour discrimination; celle-ci lui a par la suite versé 4,5 millions.
En 1996, le leadership de McDonald's a reconnu que les franchisés noirs n'atteignaient pas la parité avec leurs homologues blancs et s'est engagé à apporter des changements. Don Thompson, le premier président noir de la chaîne, a occupé ce poste de 2012 à 2015.
Mais les allégations de discrimination continuent de se multiplier. En janvier, deux dirigeants noirs de la chaîne ont intenté une poursuite; ils affirmaient que la compagnie dépensait moins en publicité chez les populations noires, évaluait plus sévèrement les restaurants appartenant à des Noirs, et mettait en place des plans d'affaires qui avaient un impact discriminatoire sur les franchisés noirs.
Au moment du dépôt de cette poursuite, McDonald's s'est dite en désaccord avec cette caractérisation de ses gestes; l'entreprise a notamment souligné que 45 % de ses responsables corporatifs et tous ses vice-présidents de terrain étaient des gens provenant de minorités culturelles.
Anonyme
il y a 4 ans"l'entreprise a notamment souligné que 45 % de ses responsables corporatifs et tous ses vice-présidents de terrain étaient des gens provenant de minorités culturelles."
Autrefois c'était 100%:
http://www.youtube.com/watch?v=GdWtMqQnUrc