De l’aide pour le registre des armes

Agence Qmi
2013-08-23 13:15:00

Atteinte de quatre balles par Gamil Gharbi allias Marc Lépine à l’école Polytechnique, le 6 décembre 1989, Nathalie Provost remonte au créneau au nom de la Coalition.
«Je suis porte-parole en bonne partie à cause de ce que j’ai vécu, confie Mme Provost en entrevue. C’est extrêmement triste que le registre des armes d’épaule n’existe qu’au Québec. C’est un enjeu électoral et le gouvernement Harper l’a transformé en dogme.»
La Coalition pour le contrôle des armes et la Clinique juridique Juripop ont annoncé jeudi matin à Montréal qu’elles s’adresseront, fin septembre, à la Cour suprême pour appuyer le gouvernement du Québec dans ses démarches visant à récupérer les données contenues dans le registre fédéral. Québec souhaite constituer son propre registre à l’aide des données déjà existantes.
Les données concernant les armes d’épaule ont été détruites l’an dernier dans toutes les provinces canadiennes, sauf au Québec, en raison de l’opposition unanime de l’Assemblée nationale. La Cour d’appel a rejeté les prétentions du Québec, qui fait appel à la Cour suprême.
Démolir le pont Champlain

Constituer le registre des armes à feu a coûté 2 milliards $, rappelle Nathalie Provost. «On a payé pour ça au Québec. S’il s’agissait d’un édifice ou du pont Champlain, personne n’accepterait la démolition.»
« Comme des frigos »
Posséder une arme à feu comporte une lourde responsabilité, estime la survivante de Polytechnique. «Une arme à feu, ça peut tuer, insiste-t-elle. On enregistre nos automobiles parce que c’est lié à une responsabilité. C’est comme si le gouvernement Harper considérait les armes comme des frigos.»
L’argument voulant que le registre ait imposé des tracasseries superflues aux chasseurs ne tient pas, insiste Nathalie Provost.
«Ça prend cinq minutes et ça ne coûte rien.» À propos de l’autre argument voulant que le registre n’ait eu aucun effet,
Mme Provost en rajoute. «On n’a pas la prétention d’éliminer la criminalité. Le Registre a un effet dissuasif.»