Des factures gonflées pour se faire recruter

Les cabinets apprécient les nouveaux associés qui leur apportent de la clientèle et qui génèrent des revenus. Encore faut-il que ces revenus soient réels.

Quand l’avocate britannique Me Tracey Ann Sheehan veut changer de cabinet, elle n’hésite pas à embellir la vérité, rapporte The Law Society Gazette.

En 2015, elle quitte le cabinet Taylor Wessing pour rejoindre Dentons. Au moment du recrutement, elle déclare avoir facturé 380 000 $ à un client de Taylor Wessing. En réalité, la facture s’élevait à peine à 7 000$.

Ses déclarations n’éveillent aucun soupçon. L’avocate est embauchée par Dentons.

Deux ans plus tard, l’avocate quitte Dentons pour s’en aller chez Hill Dickinson. Elle répète son stratagème en déclarant avoir facturé 2,4 millions de dollars en une année chez Dentons. En réalité, ce sont 300 000 $ qu’elle avait réussi à facturer en deux années. Une fois de plus, ses chiffres ne soulèvent aucune question.

L’avocate est recrutée comme associée.

Mais entre-temps, Dentons constate un écart entre les facturations de l’avocate et les revenus qu’elle déclare. Le cabinet demande des comptes au cabinet précédent, Taylor Wessing. L’enquête des deux cabinets conduit à un signalement de l’avocate.

Citée par son ordre professionnel, Me Sheehan se défend. Si elle a donné des chiffres erronés, c’est parce que les deux cabinets n’enregistrent pas leurs chiffres de facturation dans le même format…

Cette histoire de format ne convainc pas le tribunal. L’avocate est radiée. Elle doit même payer des frais qui s’élèvent à 89 000$.

Espérons que le tribunal a utilisé le bon format au moment de communiquer le montant des frais à l’avocate…