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Des plateformes de cryptomonnaies visées par une action collective

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Sonia Semere

2022-10-12 10:15:00

Les plateformes Wealthsimple et Shakepay sont visées par une demande d’action collective de plusieurs investisseurs de cryptomonnaies… Devinez l’avocat derrière?
Me Joey Zukran. Sources: Sites web de LPC Avocat, de Shakepay et de Wealthsimple
Me Joey Zukran. Sources: Sites web de LPC Avocat, de Shakepay et de Wealthsimple
Elles figurent parmi les plateformes de cryptomonnaies les plus populaires du Canada et sont aujourd’hui dans le viseur de la justice.

Une demande d’action collective a été déposée le 29 septembre dernier par Me Joey Zukran, de LPC Avocat.

L’objectif ici est très simple : contraindre Shakepay et Wealthsimple à modifier leurs pratiques commerciales afin qu’elles soient transparentes sur leurs prix, leurs frais et les coûts réels pour leurs clients lors de l’utilisation de leurs services.

Mais ce n’est pas tout.

Me Joey Zukran veut également obtenir la restitution ou un remboursement pour les membres du groupe. Cela représente le total des frais d’échange et de conversion de cryptomonnaies illégalement perçus par Shakepay et Wealthsimple. Enfin, l’avocat exige des dommages-intérêts punitifs de 10 millions de dollars par défenderesse.

La première plateforme visée est Wealthsimple. Basée à Toronto, celle-ci avait notamment reçu les éloges du Premier ministre Justin Trudeau lors d’une visite de ce dernier dans leurs bureaux en 2017.

« Wealthsimple utilise la publicité en disant que c’est sans commissions et qu’elle s’engage à obtenir les meilleurs prix du marché. En réalité, toute la forme est trompeuse. Ça donne l’impression aux gens qu’ils achètent au meilleur prix alors qu’il s’agit des prix décidés unilatéralement, à la discrétion de la plateforme, selon combien d’argent ils veulent se faire sur la transaction », explique l’avocat en droit de la consommation.

Et celui-ci de préciser : « Par exemple, le prix du bitcoin qui est affiché à 26 000 dollars sur le marché et qui va s’afficher tel quel sur Wealthsimple, lorsque l’utilisateur va appuyer pour acheter, soudainement le prix affiché va être de 26 500 dollars ».

« L’écart entre le prix du marché et le prix affiché est tellement gonflé que ça ne devient plus un écart mais une commission cachée », ajoute Me Joey Zukra.

La plateforme Shakepay est, quant à elle, basée à Montréal.

« La différence avec Wealthsimple, c’est que Shakepay se présente comme un magasin où on peut acheter du bitcoin. Le problème, c'est que sur leur site, ils annoncent clairement qu’il n’y a aucun frais et que les utilisateurs transigent au meilleur prix avec eux. En réalité, comme avec Wealthsimple, il y a des commissions cachées, ils jouent avec les écarts ».

S’il n’existe pas de précédent en la matière, selon Me Joey Zukran cette affaire n’est pas sans rappeler une condamnation ayant eu lieu aux États-Unis en 2020. L'application de trading Robinhood avait ainsi été condamnée à une amende de 65 millions de dollars par les autorités pour avoir utilisé des techniques de marketing mensongères.

Dans un communiqué, Wealthsimple nie fermement les faits qui lui sont reprochés : « Nous avons toujours fait preuve de transparence quant aux montants que nous facturons pour nos services. C'est l'engagement que nous avons pris envers nos clients. Cette action en justice est sans fondement, et nous nous défendrons ».

Même discours du côté de la plateforme Shakepay : « La transparence est au cœur de tout ce que nous faisons chez Shakepay. C'est un engagement que nous prenons envers nous-mêmes et envers l'ensemble de notre clientèle. Ce recours n'est pas fondé, et nous ferons valoir nos droits devant les tribunaux ».
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