Drame de Verchères : Belzil en psychiatrie
Agence Qmi
2012-01-17 12:30:00
Le juge a donc décidé de l’envoyer pour une évaluation psychiatrique de 30 jours à l’institut Philippe-Pinel. Le plaidoyer de non-culpabilité n’a donc pas été enregistré et Belzil, qui est demeuré calme dans le box, devra comparaître une fois son évaluation terminée.
La Régie de police Richelieu-St-Laurent attend encore des résultats d’expertise sur le décès du voisin de l’accusé, Ronald Malo, ce qui explique pourquoi une accusation de meurtre n’a pas encore été autorisée.
Sombre équipée
Des membres de la famille de la victime ont confié hier aux journalistes qu’après avoir présumément tué M. Malo, Rolland Belzil s’est rendu chez la conjointe de ce dernier, mais qu’elle n’a pas répondu à la porte, car elle se trouvait au deuxième étage. « Si elle avait ouvert, elle serait peut-être morte », a dit son fils, Sylvain Malo.
Par la suite, Belzil se serait rendu à l’hôtel de ville de Verchères pour discuter d’un muret qu’il avait installé sur la limite du terrain du voisin. Il aurait caché son couteau sous un cadre qu’il transportait puis se serait rué sur le directeur général et son adjoint.
« Tu vas m’appartenir »
Selon Sylvain Malo et sa sœur, Isabelle, c’est un jour de 1997, lorsque leur mère a refusé les avances de Rolland Belzil, qui lui aurait fait des attouchements, que le conflit entre l’accusé et leur famille a débuté.
« Il a dit à ma mère: Tu vas m’appartenir 2-3 fois par semaine. Je vais vous ruiner toute la gang, toi et ta famille », raconte Sylvain Malo. Par la suite, le conflit est devenu quotidien, comme le stipule une poursuite déposée par les Malo en 2005.
« Si on m’avait dit un jour que j’allais être impliquée dans un dossier comme celui-là, je ne l’aurais pas cru », affirme leur avocate, Me Christine Duchaine.
Rolland Belzil, qui devait respecter des conditions, a été retenu quelques fois en détention et pour les Malo, la mort de leur beau-père est une démonstration que le système a failli. Il espère que cette fois-ci, celui qui a transformé le paradis de leur père en cauchemar restera derrière les barreaux.
« Il ne faut pas qu’il sorte », dit Isabelle Malo.
« S’il sort, c’est ma vie, celle de ma sœur, de ma mère et de nos enfants qui seront en danger », conclut son frère.
Le directeur général et son adjoint, agressés au couteau à Verchères, en Montérégie, vendredi, devaient reprendre le travail aujourd'hui, a signalé hier le maire de la municipalité, Alexandre Bélisle.
Les deux fonctionnaires ont subi de profondes lacérations vendredi dernier, mais ils sont ressortis de l’hôpital le soir même. L’hôtel de ville était exceptionnellement fermé lundi pour permettre aux employés qui ont assisté à l’agression de rencontrer des spécialistes du CSSS Pierre-Boucher.
Les deux victimes, Luc Forcier et Martin Massicotte, étaient également présentes. « Nous voulions parler de toute cette affaire entre nous et permettre aux employés de rencontrer des professionnels », a expliqué le maire de Verchères, selon qui MM. Forcier et Massicotte ne seraient pas traumatisés par cette affaire. « J’ai tout de même demandé à tout le monde d’être à l’écoute de leurs réactions au cours des prochains jours », a précisé M. Bélisle.
De l’aide
C’est le maire lui-même qui a procédé au nettoyage du bureau du directeur général où l’agression s’est produite samedi. « Je ne voulais pas que quelqu’un vienne à l’hôtel de ville avant le passage des équipes de nettoyage et voit tout le sang qu’il y avait dans le bureau », a-t-il raconté.
Sécurité revue?
Alexandre Bélisle entend discuter avec les membres du conseil de la pertinence de revoir les mesures de sécurité, mais rien n’aurait pu empêcher le drame qui a secoué l’hôtel de ville, selon lui. « Le suspect est arrivé à l’hôtel de ville calmement, et il a attendu patiemment que M. Forcier soit prêt à le recevoir. C’était un homme en détresse. »
Le maire a dit qu’il sympathisait avec la famille de Roland Malo, qui a été trouvé mort tout juste après l’agression à l’hôtel de ville et qui était le voisin du suspect. « M. Malo était un ancien col bleu à la municipalité et tout le monde est sous le choc. »
Par ailleurs, il se désole que la famille de M. Malo puisse penser que la municipalité aurait dû intervenir pour éviter que la chicane qui opposait la victime au suspect ne dégénère. « Nous ne pouvons rien faire d’autre que d’appliquer les règlements municipaux dans la limite de nos moyens », a argumenté M. Bélisle.