La fermeture d’un palais de justice soulève des questions…
Radio Canada
2025-01-22 13:30:25
Le palais de justice de Mont-Joli, appelé point de service juridique, ferme ses portes. Ses activités seront progressivement transférées vers celui de Rimouski.
Par communiqué, le ministère de la Justice justifie sa décision en raison de la désuétude du bâtiment et de la présence de plusieurs enjeux de sécurité.
Le Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec a notamment décrié la situation au cours des dernières années.
Le communiqué fait état que « de récentes évaluations, réalisées notamment par la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail, commandent une action immédiate pour assurer un parcours sécuritaire pour les usagers, pour les personnes victimes et pour le personnel judiciaire ».
« Il s'agit d'une décision qui n'a pas été facile à prendre », mentionne Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice et procureur général du Québec.
Ainsi, à compter de mercredi et progressivement jusqu'au 3 février, l'ensemble des activités judiciaires de Mont-Joli seront transférées à Rimouski. « Les victimes se feront indemniser. Les frais de transport sont assumés », a expliqué le ministre de la Justice en marge du caucus de la Coalition avenir Québec (CAQ).
« Ça fait longtemps que les procureurs demandent de pouvoir faire les dossiers de Mont-Joli à Rimouski pour une question de sécurité », souligne pour sa part le président de l’Association des procureurs aux poursuites criminelles et pénales, Guillaume Michaud.
La fermeture de ce point de service juridique est une excellente nouvelle, selon lui. Il indique que ses membres étaient particulièrement inquiets concernant la configuration des lieux où se côtoient de près victimes, accusés et avocats.
« On a des intervenants qui agissent dans ces lieux-là et chaque fois qu'ils se présentent, on se demande s'il y aura une agression ou pas », ajoute Guillaume Michaud.
Ce n'est pas la fin pour autant
Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, se dit conscient de l'importance des services dans la communauté et laisse entendre que cette fermeture n'est peut-être pas définitive. « Nous demeurons ouverts à trouver des solutions qui permettraient éventuellement de rouvrir un point de service à Mont-Joli », mentionne-t-il.
Le maire de Mont-Joli a appris la nouvelle mardi matin de la bouche même du ministre Jolin-Barrette. Ce dernier se serait d'ailleurs montré rassurant, selon l'élu municipal. « On va travailler sur des pistes de solutions rapidement au cours des prochaines semaines pour maintenir le point de service de Mont-Joli », affirme Martin Soucy.
« Une construction neuve pourrait être envisagée », ajoute Martin Soucy.
« C'est des discussions qu'on va avoir avec le ministère au cours des prochains jours », souligne le maire qui tient à ce que l'option retenue assure la pérennité du point de service juridique, un service de proximité selon lui.
M. Soucy indique qu'il a même été évoqué, lors de l'assemblée du conseil des maires de la Mitis, que la MRC soit propriétaire du potentiel futur bâtiment et que celui-ci soit loué au gouvernement du Québec. « On veut être un facilitateur », ajoute-t-il.
« C'est une mesure temporaire et on veut rétablir le service le plus rapidement possible à Mont-Joli », fait valoir Martin Soucy.
Le CAVAC reste en place
Le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) du Bas-Saint-Laurent, dont le point de service de Mont-Joli se trouve à proximité du palais de justice, continuera à accueillir la clientèle.
« C'est important pour nous de pouvoir garder un accès pour les personnes victimes, les proches, les témoins à Mont-Joli même », mentionne la directrice générale de l'organisme, Sophie Gasse.
Elle rappelle que déjà, de nombreux dossiers de Mont-Joli étaient entendus au palais de justice de Rimouski.