La juge de la Cour suprême Sheilah Martin semble avoir passé le test
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Radio -Canada
2017-12-06 10:10:00
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La magistrate Sheilah Martin a passé environ deux heures et demie à répondre aux questions des sénateurs et des députés, mardi, dans une grande salle de l'édifice Sir John A. Macdonald, dont elle est entrée et sortie ovationnée.
Celle qui est née à Montréal et fait ses études de droit à l'Université McGill a commencé son discours en français, langue qu'elle parle avec un petit accent anglais, et dont la maîtrise est à son avis essentielle pour quiconque aspire à siéger au plus haut tribunal au pays.
« Les plaideurs francophones, les avocats qui rédigent les mémoires en français, moi, je dois (leur) accorder le respect de le lire et de comprendre - et bien comprendre - les subtilités en français », a dit Sheilah Martin.
Terrain glissant
Lorsqu'est venu son tour au micro, le bloquiste Rhéal Fortin a tenté de lancer la juge sur un terrain glissant en lui demandant de préciser dans quelles « circonstances et conditions (...) une législature provinciale devrait ou pourrait » invoquer la disposition de dérogation.
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La juge Martin a par ailleurs assuré, en réponse à la question de la sénatrice québécoise Renée Dupuis, qu'elle possédait une connaissance pointue du droit civil, et ce, même si elle n'a pas eu l'occasion de le pratiquer comme avocate au Québec.
Et celle dont la nomination a déçu des groupes autochtones qui espéraient voir un des leurs s'installer enfin dans un siège de la CSC a mentionné, dans son discours de présentation, à quel à quel point elle était sensible aux enjeux autochtones.
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« Eh bien, j'espérerais que les gens disent que j'ai écouté attentivement, que j'étais une penseuse profonde, et que j'avais de très beaux cheveux », a lâché la magistrate âgée de 60 ans, une mère de sept enfants qui s'est autoproclamée experte du « multitâches ».
Accueil positif
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Et aux Autochtones déçus d'avoir vu une autre occasion historique leur échapper, la ministre autochtone a réitéré ce que l'ancienne première ministre Kim Campbell, présidente du comité de sélection, avait affirmé la veille en comité parlementaire.
« Il y aura un juge autochtone à la Cour suprême du Canada. Et j'espère voir cela se produire le plus rapidement possible », a-t-elle tranché.
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Avec cette désignation, le banc de neuf membres demeurera complet après la retraite de la juge en chef Beverley McLachlin. La magistrate britanno-colombienne accrochera sa toge après 28 années à la Cour suprême du Canada, dont près de 18 ans aux commandes.