La technologie au service du droit
Sophie Ginoux
2022-11-03 15:00:00
Alors que la virtualité s’impose de plus en plus dans les entreprises juridiques, l’aile Lafortune Technologies du groupe, fondée en 2012, accompagne désormais les cabinets et les institutions juridiques de grande comme de petite taille dans leurs projets numériques.
« Nous facilitons l’intégration des nouvelles technologies pour que les entreprises soient plus efficaces et compétitives, mais aussi pour faciliter le quotidien des équipes de travail comme des clients, explique Pierre-Olivier Lapointe. Il peut s’agir du choix et de l’implantation d’un nouveau logiciel, tout comme d’opérations à plus grande échelle nécessitant l’analyse de tous les besoins numériques d’une compagnie, afin de lui trouver les meilleurs outils et les meilleures pratiques. Nous créons de la valeur, en quelque sorte. »
L’ADN du droit, l’innovation en plus
Virage numérique des tribunaux, informatisation et optimisation des processus, analyse comparative de produits technologiques, recherche sur les enjeux et la législation techno-juridique, bureaux sans papiers, gestion du changement en mode agile ; les dossiers sur lesquels intervient Lafortune Technologies sont très divers.
Pour les mener à bien, une équipe multidisciplinaire constituée d’experts en droit, en gestion de projets et en gestion du changement est nécessaire. Pierre-Olivier Lapointe peut d’ailleurs compter sur deux avocates précurseures dans le domaine des technologies au Québec : Me Véronique Abad et Me Monique Stam. Comme il le dit lui-même, « Elles ont été des pionnières lors du passage du papier au numérique dans le secteur du droit, et elles sont devenues des références en matière de nouvelles technologies appliquées dans ce milieu. »
Qui sont-elles au juste ? Me Monique Stam répond à la blague qu’elle doit tout à ses parents évoluant dans l’informatique. « J’ai toujours été attirée par les technologies et ai cherché dès le début de ma pratique à faire les choses plus efficacement », raconte-t-elle. Quitte à monter et à distribuer dès 1999 à ses collègues un signet sur lequel étaient inscrites toutes les ressources en ligne de l’époque !
Quant à Me Véronique Abad, ce sont ses études en droit de l’Internet et en droit des médias, ainsi qu’un contact quotidien par la suite avec des informaticiens pendant neuf ans dans une entreprise qui l’ont convaincue de se former en agilité et en assurance qualité.
« Je trouve cela très rafraîchissant d’évoluer dans cette spécialité, car on voit les projets évoluer rapidement, sans avoir à attendre trois ans avant que quelque chose ne bouge. C’est structurant et valorisant pour nous comme pour nos clients », confie-t-elle.
Aussi passionnées de technologies soient-elles, les deux analystes d’affaires demeurent tout de même des avocates attachées aux questions juridiques.
« Le droit, c’est notre ADN, indique Me Abad. Donc, il se reflète dans tout ce que nous faisons. Nous sommes par exemple très soucieuses de la confidentialité et de la protection des données personnelles ou sensibles, et attentives aux volets déontologiques de chaque projet. »
Virage numérique, approche humaine
Chaque dossier géré par Lafortune Technologies est différent, au même titre que les entreprises qu’ils concernent. Mais la manière de les appréhender, elle, est identique.
« Nous les abordons de manière simple, accessible, près des gens et de leurs réalités. On prend le temps avec eux, en leur offrant une oreille attentive, en leur expliquant pourquoi et comment agir. Pendant un moment, nous faisons presque partie des organisations, afin de cerner précisément avec elles des objectifs qui ne sont pas toujours clairs à la base, mais qu’elles s’approprient au fur et à mesure, de manière à ce qu’elles soient autonomes une fois le projet réalisé », explique Me Stam.
Concrètement, qu’il s’agisse de l’implantation d’une signature électronique, de l’automatisation d’un processus, de la sécurisation des communications ou d’une gestion plus simple des données, Lafortune Technologies est au rendez-vous. Tous ces changements, souvent remis à plus tard faute de temps et de connaissances, s’opèrent pas à pas, en symbiose avec les membres de chaque entreprise.
Par exemple, Justice Pro Bono, un organisme qui ne dispose pas de beaucoup de ressources, souhaitait être plus efficace lorsque des personnes les approchaient pour des services.
« Après analyse, nous avons implanté pour eux un système de formulaire en ligne et l’avons testé à l’interne comme à l’externe pour nous assurer qu’il répondait bien à leurs besoins. Et on a obtenu d’excellents résultats ! » raconte Me Véronique Abad.
Finalement, en guidant et en outillant les professionnels du droit dans le virage numérique qu’ils doivent opérer pour être concurrentiels, le Groupe Lafortune poursuit la mission qu’Henri Adrien Lafortune s’était donnée il y a 50 ans.
« Et avec la banalisation de l’intelligence artificielle, de l’infonuagique et de la gestion de données massives, les entreprises juridiques pourront compter sur nous de nombreuses années encore », promet Pierre-Olivier Lapointe, qui entrevoit déjà ce à quoi ressemblera le droit de demain. Comme quoi, précurseurs un jour, précurseurs toujours !