Le confinement en guise de quarantaine, une pratique carcérale dénoncée
Radio -Canada
2021-07-06 09:08:00
Une avocate de la défense criminelle qui se spécialise dans les droits des personnes incarcérées, Marie-Claude Lacroix, qualifie cette pratique d'« extrême » et d'« inhumaine ».
« Cette pratique aggrave leur situation. Ils se rebellent contre le système et leur état mental s'aggrave », soutient-elle.
Certains prisonniers sont d'ailleurs toujours en attente d'un procès et sont présumés innocents.
Dans les prisons plus anciennes, comme celle de Bordeaux à Montréal, ouverte en 1912, il n'y a pas de climatisation et les cellules d'isolement sont devenues incroyablement chaudes cet été.
« L'un de mes clients à Bordeaux n'a eu droit qu'à une seule sortie en 14 jours dans une cour de la taille d'un poulailler et il devait sortir seul », raconte Mme Lacroix.
Elle ajoute qu'un autre client « a passé 14 jours en quarantaine sans même pouvoir prendre une douche.
Certains détenus sont même jumelés dans une cellule pendant leur quarantaine.
Me Bianka Savard Lafrenière s'élève également contre les mesures de quarantaine dans les prisons du Québec.
« Vous restez dans votre cellule et vous attendez que les agents correctionnels viennent vous voir et vous disent : « OK, c'est votre tour de prendre une douche ou c'est votre tour de téléphoner ».
Les avocates affirment qu'une pénurie de personnel au sein du système carcéral a conduit à de tels traitements.