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Le vin québécois à l'abri d'une plainte des États-Unis contre le Canada à l'OMC?

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La Presse Canadienne

2017-10-04 13:30:00

Cette avocate croit que le Québec peut «dormir tranquille» dans la nouvelle dispute commerciale qui se dessine entre le Canada et les États-Unis…
 Geneviève Dufour
Geneviève Dufour
La dispute potentielle entoure cette fois la vente de vins canadiens. D'après Geneviève Dufour, professeure à la faculté de droit de l'Université de Sherbrooke, le marché québécois est trop modeste pour être dans la mire des Américains.

La Colombie-Britannique sur la sellette

Après une première salve en janvier, Washington vient en effet de déposer une autre plainte contre le Canada devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC), alléguant que les mesures adoptées en 2015 par la Colombie-Britannique qui autorisent ses vignerons à vendre leurs produits dans les épiceries contreviennent aux règles du commerce international.

«Ces mesures (...) établissent une discrimination à l'encontre du vin importé en autorisant uniquement la vente de vins de Colombie-Britannique dans les rayons ordinaires des magasins d'alimentation», fait valoir la demande déposée auprès du tribunal international.

Selon les États-Unis, un «accès exclusif» des vins britanno-colombiens sur les tablettes des épiceries depuis 2015 brime les produits américains, qui se retrouvent ailleurs dans les magasins. Une fenêtre de 60 jours s'ouvre avant que le demandeur puisse réclamer la formation d'un comité qui se penchera sur la question.

La première plainte avait été déposée en janvier par l'administration Obama, quelques jours seulement avant l'arrivée du républicain Donald Trump à la Maison-Blanche.

Québec pourrait également faire l'objet d'une plainte de la part d'un membre de l'OMC en raison des assouplissements permettant aux vins québécois de se retrouver dans les quelque 8000 supermarchés de la province sans transiter par la Société des alcools du Québec (SAQ).

«Est-ce qu'un pays va perdre son temps à faire cela?, demande Geneviève Dufour. Ce n'est pas évident à dire. Sur les quelque 220 millions de bouteilles vendues dans la province, le vin québécois ne représente qu'environ un pour cent», souligne-t-elle.

Ainsi, même si la Loi 88 est «questionnable» d'un point de vue juridique, l'experte croit que la taille de l'industrie viticole québécoise n'est tout simplement pas assez importante pour que la province soit visée auprès de l'OMC.

Une administration stricte

Mme Dufour rappelle toutefois qu'il ne faut rien écarter, étant donné que l'administration actuellement en poste à la Maison-Blanche est stricte en matière de commerce international, comme en témoignent les litiges sur le bois d'oeuvre et sur la CSeries de Bombardier.

Le président de l'Association des vignerons du Québec, Yvan Quirion
Le président de l'Association des vignerons du Québec, Yvan Quirion
Par contre, les États-Unis ne pourraient élargir le mandat de leur démarche actuelle, a-t-elle précisé. Si Washington souhaite s'en prendre aux règles québécoises, une nouvelle plainte serait nécessaire.

De son côté, le président de l'Association des vignerons du Québec, Yvan Quirion, craint peu que l'industrie viticole québécoise puisse se retrouver au coeur d'une dispute commerciale.

«Nous sommes tellement petits, a-t-il expliqué au cours d'un entretien téléphonique. Je ne suis pas juriste, mais à mon avis, ce n'est pas un enjeu pour nous. S'il y en a qui sont lésés ici, ce sont les producteurs locaux. Ceux qui vendent le moins au Québec, c'est nous.»

Cette nouvelle plainte des États-Unis survient alors que le pays renégocie l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) avec le Canada ainsi que le Mexique. La vente de vins canadiens dans les épiceries en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique devait faire l'objet de discussions entre les négociateurs de Washington et Ottawa.

En août dernier, Washington avait dénoncé certaines restrictions en matière de vente de vins importés dans les épiceries de l'Ontario ainsi que la place accordée aux vins artisanaux locaux dans les supermarchés du Québec.
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5 commentaires
  1. DSG
    le Québec peut «dormir tranquille»
    Quebec wine producers could rest easy because Americans prefer wines that don't come in a box. Quebec is renowned for juices with excessive pulp and for toast spread made of burnt sugar, but when it comes to wine it's not Napa Valley.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      WMD are not regulated by Nafta anyway
      Even in the US, Geloso and Québérac is classified as stuff for preemptive strikes against North Korea and the likes.

    • DSG
      Correction
      My colleague pointed out that the spread I was referring to is called Grenache and it's made with caramel and not burnt sugar. So to rephrase, Quebec is known for its Grenache.

    • SMMD
      Wrong on both fronts.
      Wrong on both fronts.

      There are plenty of unpicky Americans buying boxed wines at Costco, Sam's Club and everywhere else wine is sold.

      There are also incredibly delicious wines being produced in Quebec. Do yourself a favour and go tour some wineries in the Eastern Townships.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 7 ans
      Correction (bis)
      Caramel is burnt sugar...

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