Legault « très solide », Charest moins agressif
Agence Qmi
2012-08-22 07:00:00
« On a parlé que de ses idées! », a lancé pour sa part l’ex-chef de l’ADQ, Mario Dumont.
Dès le départ, François Legault a attaqué Jean Charest sur les questions de corruption dans son gouvernement. Mais rapidement, la discussion s’est dirigée sur des faits plus ou moins liés à ce thème.
M. Legault a rappelé que l’ex vice-première ministre Nathalie Normandeau avait accepté des billets de spectacle de la part d’un entrepreneur qui soumissionnait sur des contrats gouvernementaux, alors que M. Charest a parlé des frais d’entrée de 100$ à 500$ exigés aux militants pour assister à un événement de la CAQ où il était possible de rencontre M. Legault en privé.
Pour Richard Martineau, il a davantage été question « d’événements de financement des partis » que de corruption et de collusion. « On s’est enfargé dans les fleurs du tapis », a-t-il déclaré.
Malgré certains bons moments de François Legault, les analystes sont toutefois d’avis que les talents de débatteur du chef libéral lui ont donné une aisance que le chef caquiste ne possède pas. Jean Charest a, à quelques reprises, arboré le même sourire que lors du débat à quatre chefs de dimanche soir dernier.
Agressivité contrôlée
Tous se sont entendus pour dire que Jean Charest avait mieux contrôlé son agressivité hier soir contre M. Legault, que lors du face à face de lundi avec son adversaire péquiste.
« Il a été moins agressif. Je ne serais pas surpris si on me disait qu’il avait reçu de mauvais résultats de sondage cet après-midi, parce qu’il y avait une énergie de Jean Charest habituel qui n’était pas là. Est-ce que c’était parce qu’on voulait diminuer son niveau d’agressivité? Je ne sais pas », a commenté M. Dumont.
Le premier ministre s’est d’ailleurs permis quelques blagues lors de la conférence de presse en disant aux journalistes que le débat avait été plus « apaisé » que celui avec Pauline Marois.
« Ça m’a permis à moi de mieux faire sortir le beau côté de ma personnalité. Pas tout le temps, mais la plupart du temps », a-t-il dit, sur un ton léger.
Ce n’est pas du tout l’avis du sociologue et chroniqueur Mathieu Bock-Côté, qui estime plutôt avoir été « devant un Jean Charest neutralisé. C’est-à-dire avachi, un peu abattu, qui semblait (…) avoir accepté sa défaite.
« Il donnait quelques coups, il faisait de l’humour, il ne manque pas de personnalité, mais sur le fond des choses, on a débattu sur les thèmes de M. Legault. »
Reste à voir si le chef caquiste saura répéter l’expérience ce soir, lors du face-à-face avec la chef du Parti québécois, Pauline Marois.