Les médias ont-ils remplacé la justice ?
Delphine Jung
2017-03-01 15:00:00
Pourtant, les journalistes ne sont ni avocats ni juges, comme tient à le rappeler le rédacteur en chef. « On se contente simplement de poser les faits sur la table. Le téléspectateur est libre d’en faire ce qu’il veut. Notre seule mission c’est l’intérêt public, pas de nous assurer que le citoyen l’emporte ».
Mais très souvent, après le passage à l’émission, « les choses se règlent plus vite », assure Alain Kémeid. Face à l’opinion publique, un commerçant ou une institution sera peut-être plus vite tenté de prendre en main le règlement du dossier.
Il semble ainsi de plus en plus courant que des citoyens décident de faire appel aux médias plutôt qu’à la justice pour régler leur cause. Les journalistes sont-ils en train de prendre la place des avocats ?
C’est ce qu’observe depuis plusieurs années Pierre Trudel, professeur à la faculté de droit à l’Université de Montréal : « Les médias traditionnels ou en ligne donnent la possibilité aux gens de se faire justice. Cela peut leur permettre d’obtenir ce qu’ils estiment avoir le droit d’obtenir, à tort ou à raison ».
Le professeur comme la bâtonnière du Québec s’entendent sur les explications : « la lenteur du système juridique ». Me Claudia Prémont ajoute même que les coûts sont devenus un frein pour les citoyens qui auraient voulu faire appel aux avocats, mais elle refuse de croire que les médias ont remplacé la justice.
M. Trudel va même plus loin : « Le système juridique n’a pas réussi à se rendre compte que les gens veulent aller de plus en plus vite dans notre société de l’immédiateté ».
Le tribunal de l’opinion publique
Le risque pour le système juridique est grand d’après M. Trudel. « Lorsque les citoyens occupent la scène médiatique pour plaider leur cause, on est tous face au tribunal de l’opinion publique qui jugera qui est l’agresseur et qui est la victime », dit-il. Ces situations peuvent pousser à « une justice populaire qui amène à un lynchage public contre l’une ou l’autre partie ».
D’ailleurs, le rédacteur en chef de La Facture admet qu’aujourd’hui, l’opinion publique a un réel poids et que l’émission a de l’impact, puisqu’elle attire « entre 800 000 et 1 million de téléspectateurs ».
Pierre Trudel exhorte le système juridique à trouver une solution. « Je ne comprends pas pourquoi il faudrait prendre pour acquis que la justice, c’est quelque chose de long, alors que tout le reste accélère. On ne peut pas indéfiniment blâmer les autres, il faut aussi se remettre en question ».
La bâtonnière croit en tout cas à un système de justice qui pourrait être repensé avec la tenue d’États généraux.
Anonyme
il y a 7 ansCe que je préfère dans cette émission, ce sont les suivis dans lesquels les journalistes de l'émission montrent comment leurs interventions ont dénouées des impasses (et c'est particulièrement jouissif quand ils montrent un extrait du reportage initial où apparait un porte-parole qui clamait le bon droit de son employeur, surtout quand il s'agit d'un avocat pédant).
Jean H. Gagnon
il y a 7 ansCet article montre une nouvelle fois que les clients des avocates et des avocats sont activement à la recherche de moyens autres que les tribunaux pour résoudre plus rapidement, plus efficacement et plus économiquement leurs différends… et qu’ils en trouvent de plus en plus.
Plutôt que de décrier le système judiciaire, qui a encore vraiment sa place pour certains litiges, pour que notre profession demeure pertinente et vraiment utile, nous devons adopter dès maintenant notre rôle de « Maître en solutions » en proposant toute une panoplie de moyens de régler des différends.
Perfectionnons d’abord nos habiletés en négociation, en médiation et en arbitrage. Il y a de nombreux livres et plusieurs formations pour nous améliorer dans ces modes de règlement des différends.
Apprenons ensuite à connaître, à maîtriser, à choisir, à conseiller et à utiliser les autres modes de règlement de différends. Il y en a plus de 25, chacun possédant quelques variantes et pouvant aussi être adapté pour mieux répondre aux caractéristiques particulières de chaque litige et des personnes, ou entreprises, qui y sont impliquées.
Si nous ne réussissons pas rapidement (dès cette année) à offrir de véritables solutions rapides, efficaces et économiques aux différends dans lesquels nos clients sont impliqués, ceux-ci continueront à chercher d’autres voies pour les régler et d’autres professionnels (et non-professionnels) s’accapareront d’une part sans cesse croissante de ce marché traditionnellement réservé aux avocats.
Le temps de parler est révolu; il faut maintenant agir!
veillette Mario
il y a 7 ansbonjour
Sur une période de six mois j'ai eu 3 (trois)rencontre avec des docteurs environ 20 minutes chacun, on a pas pris le temps (les docteurs) de voir à tout mes problèmes physique malgré un diagnostic énoncé, la SAAQ veut fermer mon dossier à cause de cela ''la trop longue attente'' période 6 (six)pour établir tout mes maux physiques.
Possiblement à cause de la réforme Barette qui demande au omnipraticien de voir à ce que chacun (Dr) voit environ 20 à 25 patients par jour, il faut savoir que les docteurs ne font pas 15hr de travail par jour en clinique et ce 5 jours semaines ce sont des humains.
Alors la SAAQ devrait prendre en considération cette remarque ''le temps passé avec un patient''.
Melanie
il y a 7 ansPour faire suite au commentaire plus haut (Mario) la SAAQ fait subir le même sors à beaucoup ds personne! Pour être moi même accidenté avec des expertises me déclarant contrainte sévère à l'emploi prise dans le système judiciaire comme plusieurs d'entre nous, après plusieurs recherche effectuée, c'est au niveau de la loi 55 qui faudrait faire abolir! De plus leur jeu est d'appauvrir l'accidenté avec leurs multiples expertises ou nous devons aller en contre expertise et les frais d'avocat relié à ça ! Se que je peux vous dire c'est n'attendez pas aller de l'avant et demandé un avocat pour vous conseiller!! Il y a aussi des groupes sur facebook comme: notre combat contre la saaq qui peuvent vous soutenir et vous conseiller car dans ses groupes , nous sommes tous dans la même situation soit de faire reconnaître et valoir nos droits!