Mesurer la réussite : le point faible des avocats
Didier Bert
2024-03-11 11:15:04
Les avocats canadiens ont bien de la misère à mesurer l’atteinte de leurs objectifs, selon un sondage…
Les avocats qui pratiquent au Canada savent en général bien cerner quels sont les objectifs qu’ils veulent atteindre.
Mais il leur est bien plus difficile de parvenir à évaluer s'ils ont réussi à atteindre leurs objectifs, selon la première édition du rapport sur l’État du marché canadien des cabinets d’avocats, réalisé par l'Institut Thomson-Reuters et l'Association du barreau canadien (ABC).
Cette enquête a été menée en octobre 2023, auprès de 330 avocats travaillant dans les cabinets juridiques au Canada.
Le rapport dresse un portrait positif de la capacité des avocats canadiens à identifier les défis à venir. Il n’en est pas de même au moment de savoir quels sont les ingrédients nécessaires pour obtenir le succès. Il leur est tout aussi compliqué de déterminer les actions appropriées pour relever les défis identifiés.
Des ingrédients connus, mais non mesurés
Ainsi, les répondants à l'enquête identifient la réputation du cabinet, la satisfaction des clients et la fidélisation des clientèles comme les trois principaux critères de la réussite, rapporte Canadian Lawyer.
Cependant, relativement peu de cabinets sont capables de vérifier s'ils ont atteint leurs objectifs dans ces trois domaines primordiaux. En effet, seuls 50 % des cabinets d'avocats mesurent leur réputation. Ils ne sont que 46 % à évaluer la satisfaction de leurs clients. Et seul un répondant sur cinq (21 %) reconnaît que l'amélioration de la réputation de son cabinet figure parmi ces trois principaux objectifs.
Quant aux défis qu’ils doivent relever pour être performants, quatre répondants sur cinq (81 %) identifient d’abord le fait de passer trop de temps sur les tâches administratives et pas assez sur la pratique du droit.
Ensuite, plus des deux tiers des répondants (69 %) disent devoir faire face au défi que représentent les clients qui exigent de faire plus avec moins, ou qui exercent une pression sur le taux horaire.
Ils sont aussi nombreux (69 %) à identifier la gestion de la santé mentale comme un défi pour leur cabinet.
Sur ces différents aspects, les cabinets d'avocats tendent à manquer d'indicateurs leur permettant de mesurer leurs succès ou leurs manques.