Pourquoi Jacques Bouchard est parti

Céline Gobert/René Lewandowski
2011-12-08 14:30:00

Ari Ben-Menashe a souvent eu à faire avec la justice, et a un passé en affaires que l’on peut qualifier de trouble. Pour rappel : à la fin des années 80, M. Ben-Menashe est soupçonné d’avoir vendu trois avions militaires à l’Iran. Il est arrêté sur le sol américain, puis finalement acquitté un peu moins d’un an plus tard.
Par la suite, alors qu’il rejoint le Canada, M. Ben-Menashe se retrouve impliqué dans une vidéo tournée dans des locaux montréalais, qui montre le leader de l’opposition zimbabwéenne en plein complot pour éliminer le président en place, Robert Mugabe.
Cet homme, Jacques Bouchard, n’a jamais nié le connaître. Il l’a dit lui-même le mois dernier au National Post : ils communiquent régulièrement, voire mieux, ils font affaire ensemble.
Ainsi, Jacques Bouchard, aurait collaboré à la signature d’un contrat entre M. Ben-Menashe et le président de la République Centrafricaine. Contrat qui promettait à la Russie une douzaine d’hélicoptères d’attaque.

Le cabinet a toutefois officiellement mis un terme à ses relations avec M. Ben-Menashe dans une lettre qui lui fut envoyée le 27 octobre dernier par le co-associé national d’Heenan, Guy Tremblay.
Le mois dernier, Heenan Blaikie s’était aussi engagé dans un processus interne pour vérifier les révélations du National Post.
Le départ de Jacques Bouchard est-il le résultat de cette enquête?

Coïncidence ou pas, la démission de Me Bouchard intervient à peu d’intervalles de celle d’Arthur Porter qui vient d’abandonner, en ce même début de semaine, ses postes de président du Security Intelligence Review Committee et de directeur du Centre universitaire de santé de McGill.
Le montréalais était aussi un proche du lobbyiste Ari Ben-Menashe, toujours selon le Post.
Epaulé par M. Ben-Menashe, il aurait débloqué 120 millions de dollars pour soutenir la Russie dans l’aide au développement de la Sierra Leone, son pays natal, avant que l’accord ne tombe à l’eau...