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Que sont devenus les meilleurs élèves de l'École du Barreau?

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Delphine Jung

2020-12-16 15:00:00

Chaque année, l'École du Barreau publie le nom des deux meilleurs élèves de la cohorte. Que deviennent-ils? Ont-ils accès aux postes les plus prestigieux?
Petits cabinets, conseillers juridiques en entreprise, criminalistes à leur compte, professeurs de droit ou encore adjoint juridictionnel… Voici ce que sont devenues les grosses têtes de l'École du Barreau.

Très peu d'entre eux exercent aujourd'hui dans des gros cabinets.

Droit-inc a parlé à quelques-uns de ces anciens pour leur demander où ils en sont et quels souvenirs ils gardent de l'École du Barreau.

Vincent Anglehart. Photo : Site web de Poudrier Bradet
Vincent Anglehart. Photo : Site web de Poudrier Bradet
Me Vincent Anglehart (Poudrier Bradet, 1er rang, cohorte 2018-2019) n'a pas choisi droit parce que c'était naturel… « J'y ai pensé jusqu'à la dernière minute. Mais j'ai toujours été fasciné par le droit criminel et c'est ce qui m'a poussé à choisir une fac de droit, mais dans une grande incertitude », détaille-t-il.

Au quotidien, il pratique en droit du travail. « Je représente les syndicats et les employés ce qui me rapproche de mes valeurs, car ils sont souvent plus vulnérables. J'ai eu l'occasion, durant mes études, de découvrir plusieurs domaines, mais j'ai développé un réel intérêt pour le droit du travail. C'est un domaine du droit dans lequel les dossiers évoluent très vite, dans lequel il faut trouver des solutions rapides », explique-t-il.

L’École du Barreau, il s’en souvient comme d’une expérience très positive. « On y a créé des liens avec les enseignants, avec les autres étudiants. Finalement, c'était plus agréable que ce à quoi je m'attendais, même si c'était aussi source de beaucoup de stress », se souvient l'avocat.

Il garde par exemple un bon souvenir des examens pratiques et notamment de la plaidoirie. « C'est ce qui a confirmé que c'était vraiment ce volet du droit qui m'intéressait le plus ». Mais évidemment, des souvenirs moins agréables restent dans son esprit, comme celui de « voir à quel point les émotions des gens sont toujours au même niveau. On sentait vraiment les journées de grand stress à travers tout le groupe, ce qui a pu créer certaines frictions ».

Ses conseils pour les étudiants de l’École du Barreau ? Ne pas écouter les conseils des autres justement et rester fidèle à soi-même. « Je leur dirais de continuer à travailler comme ils l'ont toujours fait, car elle a fonctionné jusque-là. Le plus grand danger, c'est justement d'écouter les conseils des autres qui deviennent finalement contradictoires. L'idée n'est pas de devenir un caméléon, mais de rester fidèle à soi-même, car ce n'est clairement pas le moment d'essayer de nouvelles choses! »

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Joy Messody Elkeslassy. Photo : LinkedIn
Joy Messody Elkeslassy. Photo : LinkedIn
Me Joy Messody Elkeslassy (Spiegel Sohmer, 1er rang, cohorte 2013-2014) a quant à elle toujours voulu être avocate. « J'aimais l'idée de représenter les gens pour défendre leurs droits et j'étais interpellée par les injustices », explique la jeune femme.

Aujourd’hui, elle pratique dans le même cabinet qu’en début de carrière et son domaine de pratique est le droit fiscal. « J'aime beaucoup le challenge intellectuel qui vient avec. Après le Barreau, j'ai d'ailleurs fait une maîtrise en fiscalité (d'où elle est aussi arrivée première, NDLR). Aujourd'hui, je travaille sur des dossiers très intéressants, avec des gens talentueux et je continue d'apprendre beaucoup. J'ai aimé que dès le début, le cabinet nous implique dans les dossiers », raconte-t-elle.

De l’École du barreau, elle se souvient surtout de ses camarades de classe, de l’esprit d’entraide et des échanges qu’elle a pu avoir avec les gens de sa cohorte. Évidemment, elle n’en oublie pas moins tout le stress lié à l'examen.

Avec le recul, elle conseille aux aspirants avocats de se dévouer à l’École du Barreau. « J'ai essayé de ne pas avoir trop de distractions en ce qui me concerne. Je leur dirais de se concentrer sur la loi, de faire leurs annexes et s'ils ont le temps, de lire la collection du Barreau… moi je n'ai pas pu tout lire », ajoute-t-elle.

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Philippe Hamelin. Photo : Site web de Barsalou Lawson Rheault
Philippe Hamelin. Photo : Site web de Barsalou Lawson Rheault
Me Philippe Hamelin (Barsalou Lawson Rheault, 2e rang, cohorte 2013-2014) était au cégep lorsqu’il s’est rendu compte que le droit était très important pour que la société dans laquelle on vit reste organisée. En plus de ça, il a toujours aimé les chiffres et la fiscalité.

Depuis ses débuts en toge, il pratique principalement en droit fiscal international. « Je fais surtout du litige. Le cabinet représente des multinationales qui ont des différends avec l'Agence du revenu Canada ou Revenu Québec », explique celui qui y est même devenu associé en 2019.

Ses souvenirs de l’École du Barreau ? Me Hamelin en a évidemment, mais, le sourire aux lèvres, il se dit surtout content que cette période soit derrière lui. « J'étais chanceux car à l'époque, ma copine faisait aussi l'École du Barreau, alors c'était plus agréable d'aller en cours. Il y avait tout de même une dynamique de classe plutôt stressante », raconte-t-il.

Me Hamelin se souvient aussi de ses débuts sur les bancs de l’École. « Deux semaines après le début des cours, j'ai réalisé qu'on ne pourrait pas avoir accès aux livres de doctrine pendant les examens, contrairement à l'université », dit-il. Un mauvais souvenir qu’il n’est pas prêt d’oublier !

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Corina Manole. Photo : Site web de Torys
Corina Manole. Photo : Site web de Torys
Me Corina Manole (Torys, 1er rang, cohorte 2014-2015) n'était pas prédestinée à finir avocate. Elle avait plutôt un bagage en histoire et sciences politiques de McGill. Mais ce sont grâce à ces études-là, qu'elle a développé un intérêt pour le fonctionnement de la société, des systèmes, etc. «Je me suis alors dit qu'il était temps d'aller vers quelque chose de plus concret.»

Aujourd’hui, Me Manole pratique en litige. Elle travaille sur des dossiers d'actions collectives, fait aussi du litige commercial et du droit de l'emploi. « Chez Torys, j'aime la culture du cabinet et le travail en équipe qu'on mène. Le fait qu'on partage des dossiers avec le bureau de Toronto est aussi très enrichissant », dit-elle.

Son meilleur souvenir de l’École du Barreau est celui qu’elle a … des professeurs. Comme tous, elle n’a pas non plus oublié le stress lié à ces quelques mois d’apprentissage intense. « C'est stressant d'être confronté à des domaines du droit avec lesquels on est un peu moins familier. En ce qui me concerne, c'était le droit criminel avec lequel j'étais moins à l'aise et que j'avais moins étudié au bac », explique l’avocate.

Son meilleur souvenir ? Au moment de recevoir sa note ! Mais le plus difficile était celui de remplir un formulaire de calcul de pension alimentaire pour la première fois. Pas évident tous ces chiffres !

Aux plus jeunes qui passent eux aussi les épreuves du Barreau, elle aime rappeler que certes, il faut travailler fort, rester constant, mais il faut aussi prendre du temps pour ses amis, pour ses autres centres d'intérêts. «Ce qui m'avait aussi beaucoup aidé c'est de trouver un groupe d'étudiants avec qui je travaillais. C'était motivant et stimulant intellectuellement», dit-elle.

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Laurence Grenier-Laroche. Photo : Site web de BCF
Laurence Grenier-Laroche. Photo : Site web de BCF
Me Laurence Grenier-Laroche (BCF, 1er rang, cohorte 2018-2019) a d'abord fait des études en histoire de l'art, et parallèlement, elle était adjointe juridique. «J'ai donc baigné dans le milieu pendant plusieurs années avant de me décider qu'il était temps de pousser un peu plus loin et de me lancer dans des études de droit», dit-elle.

L’avocate fait partie de l'équipe fiscale de BCF. Elle y fait de la planification fiscale, successorale et de la réorganisation d'entreprise. « J'aime l'équipe avec laquelle je travaille, il y a une belle ambiance, nous sommes un peu comme une grande famille. Nous nous occupons surtout des petites et moyennes entreprises et des particuliers », dit-elle.

Lorsqu’elle suivait les cours de droit à l’université, elle était adjointe juridique chez BCF. Puis étudiante. « J'ai mis tout ça de côté pour l'École du Barreau », ajoute-t-elle. Et quand elle replonge dans ses souvenirs, elle pense surtout à toutes ces amitiés qu’elle a pu créer et qui ont parfois pu contrebalancer le stress des dernières semaines. « On se met beaucoup de pression », assure l’avocate.

Laurence Grenier-Laroche a quelques conseils pour les jeunes étudiants : « apprenez à bien gérer votre stress, prenez le temps de bien lire les lois, appliquez-vous pour bien faire vos annexes. C'est en tout cas ce qui a fonctionné pour moi ».

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Geneviève Perrin. Photo : Site web de Ratelle
Geneviève Perrin. Photo : Site web de Ratelle
Me Geneviève Perrin (Ratelle, 1er rang, cohorte 2015-2016) a choisi de faire des études de droit car « cela permettait une certaine ouverture, comme trouver un emplois tant au Québec qu'à l'international. »

Chez Ratelle, elle pratique en litige civil, mais elle fait aussi du droit immobilier, du droit des assurances et de la construction. « J'ai toujours été chez Ratelle, depuis mon stage. C'est un cabinet dans lequel l'équipe est agréable et qui en plus, s'est agrandie dernièrement », dit-elle.

À l’évocation de son passage à l’École du Barreau, Me Perrin ne cache pas son enthousiasme. « C'est le meilleur moment de mes études », lance-t-elle avec un sourire qui s’entend. « Il y avait une belle collégialité, on échangeait beaucoup. J'adore apprendre, alors j'étais heureuse. J'ai encore des contacts avec les filles de ma classe, leur rencontre est mon meilleur souvenir… avec le party de l'Halloween ! Par contre, le pire moment était lorsqu'il fallait faire des calculs, notamment en droit familial », dit-elle encore.

Pour les aspirants avocats, elle conseille d'avoir une bonne routine, une bonne hygiène de vie, de bien se préparer, comme lorsqu'ils travailleront en cabinet plus tard. « Ce n'est pas un sprint, mais vraiment un marathon », conclut l’avocate.
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