«Rapport favorable, avec quelques bémols»

C’est visiblement très émue et la voix entrecoupée de sanglots que la mère de Fredy Villanueva est apparue au point de presse donné mardi après-midi pour réagir au rapport du coroner sur la mort de son fils, en août 2008.

«Mon fils Fredy n’est pas un voyou. Mon fils est mort pour rien», a déclaré Lilian Maribel Madrid.

Elle se trouvait aux côtés de l’avocat de la famille Villanueva, Peter Georges-Louis, et d’Alain Arsenault, l’avocat du témoin Jeffrey Sagor Metellus.

«C’est une journée très difficile pour moi, même si cela faisait longtemps que je l’attendais», a-t-elle ajouté, contenant difficilement son émotion.

Au début de la conférence de presse, Me Georges-Louis a tenu à remercier au nom de la famille Villanueva, le coroner et ses procureurs pour «leur excellent travail, leur écoute et leur ouverture d’esprit». «Nous accueillons le rapport de façon favorable, mais avec quelques bémols», a-t-il ajouté.

L’avocat a estimé que les recommandations du coroner sont une critique sévère à l’endroit du travail des policiers du SPVM et de la formation dispensée par l’École nationale de police du Québec.

Selon lui, l’un des messages importants du rapport est la question du temps. «Il faut gagner du temps avant d’établir un contact physique, afin de retarder l’escalade de la violence et d’attendre les renforts», a déclaré Me Georges-Louis.

De son côté, Me Alain Arsenault a tenu à souligner d’autres éléments du rapport relativement au travail des policiers. «Notamment ceux visant à déterminer quand un policier peut avoir un contact physique avec un individu sans que cet individu soit détenu ou arrêté. Rappelons que dans l’affaire Villanueva, le policier a saisi rapidement Fredy au coude», a soutenu l’avocat.

«Quand dégainer, tirer et cesser de tirer (…) Quelle partie du corps viser quand on tire, puisque la formation des policiers leur apprend essentiellement à viser pour tuer. Des directives devraient être émises à ce sujet» a-t-il poursuivi.