Un avocat a «pété une coche»

Alors que le climat est tendu en France à la suite des attentats qui ont frappé la capitale les 7 et 9 janvier derniers, un avocat et professeur depuis plusieurs années à l’École du Barreau de Paris (EFB) a refusé de donner son cours lorsqu'il a constaté la présence dans l'amphithéâtre d’une étudiante voilée.

Selon certains témoignages, Me Grégoire Lafarge a aussitôt quitté la salle où il donnait un cours de déontologie vendredi dernier après avoir demandé à l’élève d'enlever son voile, peut-on lire dans Le Figaro.

Cependant, le professeur est revenu à la charge en se donnant en spectacle devant une assemblée laissée sans voix : il aurait ôté son écharpe, sa veste et sa chemise, en revendiquant la « religion du naturisme ». Il aurait aussi menacé de porter plainte contre l'école, laquelle a, selon lui, failli à sa mission et enfreint « les lois de la République, le principe de laïcité ».

Rappelons que la Loi du 15 mars 2004 sur le port de signes religieux dans les établissements scolaires publics ne s'applique pas aux établissements d’enseignement supérieur. De plus, il apparaît qu’aucune restriction ne soit mentionnée à ce titre dans le règlement intérieur de l'EFB.

Son directeur, Me Jean-Louis Scaringella, a dû intervenir pour que l’avocat quitte la pièce et s'excuse auprès de l’étudiante visée.

Tandis que la « grande majorité » des étudiants a soutenu la jeune femme en l'applaudissant lorsqu'elle s'est exprimée devant eux après la scène. Sur sa page Facebook, elle a déploré les « proportions » d'un tel incident qui ne s'était jamais produit auparavant. « Je respecte ceux qui trouvent ma tenue offensante, mais je pense avoir le droit d’être ici », a-t-elle écrit.

L'avocat fondateur du cabinet lafargeassociés, et dont l'un des clients est Florian Philippot, vice-président du parti Front National, aurait indiqué, quant à lui, qu'il entendait adresser une lettre au bâtonnier, mais sans en préciser le contenu. « Être avocat c’est prendre la défense de tout le monde, sans signe distinctif. Il ne doit pas y avoir d’esprit laïc minimal » aurait-il affirmé au journal.

De son côté, Me Scaringella, qui n'a pas souhaité commenter l'événement, a tout de même assuré que le professeur n'enseignera plus à l'EFB.