Un ex-avocat déclaré délinquant dangereux
Florence Tison
2020-12-17 10:15:00
L’ancien avocat est condamné à une peine de prison de cinq ans en plus d’être déclaré délinquant dangereux.
À l’expiration de sa peine dans deux ans et demi, il devra en outre être suivi pendant sept ans par les autorités, ne plus se trouver dans les parcs, être en contact avec des personnes de moins de 16 ans ou avoir d’ordinateur jusqu’à la fin de ses jours.
Me Joanny Saint-Pierre représentait le ministère public dans ce dossier, et Me Alexandre Tardif se chargeait de la défense.
La liste des antécédents judiciaires de Brouillard est longue en matière de crimes sexuels, et ce, depuis 1998. Il a déjà purgé une peine de sept ans et neuf mois. Ses premiers gestes à caractère sexuel ont été commis entre 1988 et 1989, alors qu’il était encore avocat. Il aurait fait boire de l’alcool à sa victime avant l’agression sexuelle.
C’est une peine rarement vue, même pour un récidiviste en matière de crimes sexuels. La fin de l’enquête concernant Brouillard a été tout aussi inusitée, souligne La Tribune.
Un ordinateur trouvé pendant une partie de cachette
Alors que l’ex-avocat allait subir un procès devant jury pour partage de pornographie juvénile en libération conditionnelle, un enfant a trouvé la preuve qui a poussé Brouillard à reconnaître ses crimes en février 2020.
Les parents de l’enfant avaient loué le chalet de Normand Brouillard à Stanstead. L’enfant y a trouvé un ordinateur sous le porche lors d’une partie de cachette. L’ordinateur était justement la preuve que les enquêteurs recherchaient depuis plus d’un an. L’ordinateur contenait plus de 4600 fichiers de pornographie juvénile.
La preuve s’est ajoutée à l’enquête policière, qui avait suivi en juin 2018 un certain « Littleblond » en ligne, dont la photo de profil montrait un garçon en sous-vêtements sur un lit.
Un enquêteur a pris contact avec Littleblond, qui était en fait Normand Brouillard. Ce dernier a fait parvenir des photos des filles âgées de 6 à 12 ans aux policiers. Interpol l’a en outre relié à d’autres partages de fichiers pornographiques infantiles.
« Les infractions ont été commises au moyen d’outils technologiques spécialisés destinés à la fois à protéger l’anonymat de l’accusé et de ceux avec qui il échangeait de la pornographie juvénile ainsi qu’à empêcher le traçage des images échangées », a indiqué le juge Ouellet.