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Un examen du Barreau en présentiel… sans masque

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Camille Laurin-Desjardins

2020-12-08 15:00:00

Une avocate dénonce les conditions dans lesquelles elle a dû passer un examen en personne, la semaine dernière...
Photo : Shutterstock
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Quatres heures dans une petite salle de conférence sans fenêtres, avec sept autres personnes qui n’étaient pas tenues de porter un masque. Voilà dans quelles conditions Sara (nom fictif) a dû passer son examen de déontologie, la semaine dernière.

Et elle n’en revient toujours pas.

Cette avocate ontarienne, qui nous a demandé de taire son nom, par craintes de représailles, désire obtenir son transfert pour pouvoir pratiquer au Québec. Après deux reports en raison de la pandémie, elle devait passer son examen de déontologie le 30 novembre, en personne, à Montréal.

Elle s’est d’abord questionnée sur le fait de passer cet examen en personne, alors que la situation sanitaire est encore pire qu’à la fin septembre, période où devait avoir lieu initialement l’examen, et que c’est un examen « à livres ouverts ».

Quand on lui a annoncé que l’examen se déroulerait dans un hôtel, cela l’a un peu rassurée.

« J'imaginais qu’ils nous donneraient des chambres séparées, explique-t-elle. Je pensais qu’ils prenaient notre sécurité au sérieux. »

Sur place, on a plutôt invité les avocats, par groupes de huit, à entrer dans une salle de conférence de l’hôtel Marriott, dans le Vieux-Montréal. Avant d’entrer, on leur faisait enlever leur masque pour leur en donner un nouveau. Mais, comble de l’ironie selon Sara, une fois assis dans la salle, on leur a dit qu’ils pouvaient enlever leur masque.

Selon l’avocate, les huit personnes étaient placées à deux mètres l’une de l’autre, face au mur, dans une petite salle qui n’aurait pas pu accueillir plus de personnes dans ces conditions et qui ne comportait pas de fenêtres.

« Il n’y avait aucune aération. J’ai même levé la tête pendant l’examen, pour chercher un système d’aération, désespérée...»

« Moi, j’ai gardé mon masque, ajoute-t-elle. Mais on a quand même respiré le même air pendant quatre heures. »

Risqué

Selon la Dre Caroline Quach, microbiologiste infectiologue et médecin responsable de la prévention et du contrôle des infections au CHU Sainte-Justine, il y effectivement un risque de propager la COVID-19 si une des personnes présentes était infectée, évidemment, et si la salle n’était pas ventilée adéquatement.

« Tout rassemblement intérieur avec des gens qui ne sont pas nos contacts domiciliaires devrait avoir lieu avec masque, nous a-t-elle écrit par courriel. À moins que les gens aient beaucoup, beaucoup d’espace entre eux, que la salle soit hyper bien ventilée, que le contact soit limité et que personne ne bouge... Quatre heures, c’est vraiment long. »

Invitée à commenter la situation, la directrice des communications du Barreau a indiqué par courriel à Droit-inc que l’École tient des examens « en présentiel afin d’assurer l’intégrité du processus d’évaluation et ce, en respectant, en tout temps, les consignes sanitaires gouvernementales en vigueur. »

L’École du Barreau travaille « en étroite collaboration » avec la Direction générale de la santé publique afin d’assurer la sécurité de tous les candidats, a ajouté Hélène Bisson.

« Comme dans tous les milieux universitaires, il est possible de retirer son masque, lorsqu’assis dans une salle d’examen à deux mètres ou plus de distance. Toutefois, il est obligatoire de porter le masque pour tout déplacement. »

L’examen final, prévu le 14 décembre pour les candidats au transfert de province, devrait donc se tenir dans les mêmes conditions, « à moins d’un changement dans les consignes gouvernementales ».
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