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Une avocate d’influence

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Audrey Bonaque

2022-03-07 10:15:00

Selon un nouveau classement, la directrice de Juripop est l'une des femmes les plus influentes du Canada…
Me Sophie Gagnon. Source: Tess Goris of @tessalexandra.art / https://www.womenofinfluence.ca/top-25/top-25-recipients-2022/
Me Sophie Gagnon. Source: Tess Goris of @tessalexandra.art / https://www.womenofinfluence.ca/top-25/top-25-recipients-2022/
Me Sophie Gagnon, la directrice générale de Juripop, fait partie du Top 25 des femmes les plus influentes au Canada de Women of InfluenceTM 2022.

Elle a été honorée notamment pour avoir permis à l’organisme d’atteindre ses objectifs pour améliorer l’accès à la justice pour tous. Cette reconnaissance souligne son travail et son engagement envers l’organisme.

Parmi ses réalisations majeures, il y a eu la mise en place du projet pilote de 15 mois qui a permis à Juripop d'offrir des conseils juridiques gratuits aux victimes de violences sexuelles et conjugales, ainsi que la création d’une banque d’avocats spécialisés en violences sexuelles et conjugales.

Qu’est- ce que cela vous fait d’être l’une des 25 femmes les plus influentes au Canada ?

Cette reconnaissance permet vraiment de souligner la qualité et la pertinence du travail qui a été fait dans les dernières années. Je suis directrice générale de l’organisation depuis 2017. En quatre ans et demi, l’organisation a triplé de taille. On est parvenu à chercher davantage de moyens pour aider davantage de personnes. Nos services sont maintenant offerts aux quatre coins du Québec. On s'est vu confier des mandats très importants de la part des gouvernements fédéral et provincial.

Cette nomination est une reconnaissance du travail de toute l'équipe. On est 35 personnes qui travaillent tous les jours pour améliorer l'accès à la justice. J’espère que nos missions et réalisations pourront inspirer les jeunes juristes de demain.

Quels sont les moments marquants à retenir de ces dernières années ?

Les moments marquants des dernières années ont été tous les services qu'on offre en matière de violence sexuelle, de violence conjugale et de harcèlement au travail.

Dès que la vague #moiaussi a frappé le Québec, Juripop a formé des partenariats avec des organisations de première ligne pour offrir des conseils juridiques aux victimes et aux survivantes. Cette incitation a fait l’effet boule de neige et nous a permis de recevoir le mandat d'offrir des conseils juridiques gratuits à toutes les victimes et survivantes au Québec. Juripop était un allié de première ligne du mouvement #moiaussi au Québec. C’est l’une des réalisations qui ont été reconnues par cette nomination.

L’organisme a été fondé pour offrir des services juridiques abordables aux personnes qui n'ont pas accès à l'aide juridique. Ces personnes tombent dans les mailles de notre filet social. Nous nous sommes donné la mission de leur donner accès à un avocat à la hauteur de leurs moyens. À mon sens, ces services sont essentiels pour que les personnes les plus vulnérables fassent valoir leurs droits. On offre des services en droit civil et en droit de la famille.

Quelles sont les prochaines missions dans les prochains mois ou années ?

Ça tombe assez bien parce qu'on vient de compléter notre planification stratégique. Un des axes d'actions qu'on a identifiés concerne nos services juridiques abordables. En ce moment, on offre seulement ces services dans la région de Montréal alors que les besoins au Québec se comptent par centaines de milliers.

Il y a de nombreuses personnes qui auraient besoin d’aide juridique, mais qui n'y ont pas accès ou qui ne peuvent pas payer un avocat pour défendre leur droit. En ce moment, ils ont seulement deux options : se représenter seuls ou abandonner (décrochage juridique). On s'est donné pour mission d'amplifier la portée de nos services juridiques abordables. D'ici trois ans, on souhaite offrir des services juridiques abordables à un plus grand nombre de personnes à l'extérieur de la grande région de Montréal.

C'est pourquoi on a nommé Me Pascale Pageau comme nouvelle présidente du Conseil d’administration. Cette avocate est une femme d'affaires, une visionnaire qui fait de l'entrepreneuriat social depuis 15 ans. On voyait en elle une leader qui avait toutes les compétences, la vision pour nous amener à réaliser la planification stratégique. Elle sera un jalon important pour les prochaines années.

Avec l’arrivée de Me Pageau et votre continuation à la présidence, pourquoi cette reconnaissance est importante de le souligner ?

Dans le milieu de la justice, même s’il y a de plus en plus de femmes qui garnissent les rangs du Barreau, il continue d'avoir un déficit de femme en position de pouvoir et de leadership. Avec ce type de reconnaissance, ça permet de mettre en valeur les accomplissements des femmes et de créer des modèles pour celles qui veulent suivre le pas.

En quoi cette reconnaissance permettra-t-elle de montrer l’exemple à d’autres avocates ?

Cette reconnaissance fait rayonner la cause de l'accès à la justice. J'ai choisi d'étudier le droit parce que je voyais le droit comme un outil vraiment efficace pour contribuer à la société et au bien public. Mais je ne savais pas qu’il y avait plusieurs types de parcours et je ne savais pas comment m’y prendre pour accomplir ces ambitions, pour utiliser ma profession afin de faire une différence autour de moi.

C'est important de faire rayonner des parcours de carrière qui sont animés par l'accès à la justice. Je donne des conférences dans des facultés de droit. Il y a énormément de jeunes étudiants qui veulent faire un parcours dans cette branche mais qui ne connaissent pas les opportunités qui existent au Québec. J’espère, bien humblement, que cette reconnaissance permet de donner de l’espoir ; de montrer qu’il y a un moyen d’utiliser le droit pour travailler en accès à la justice et pour faire une différence dans la société.

Avez-vous des modèles qui vous ont inspiré tout au long de votre carrière ?

Quand j’ai commencé mon baccalauréat en droit à l'Université de Montréal, Me Claire L'Heureux-Dubé est venue faire la conférence d'ouverture d'accueil des étudiants en droit. À l'époque, je ne la connaissais pas. Quand je suis allé voir son parcours, j'étais vraiment inspirée de voir comment elle était parvenue à utiliser le droit pour faire valoir des principes d'égalité entre les hommes et les femmes.

De manière générale, les figures qui sont parvenues à utiliser le droit pour faire avancer, la dignité et l'égalité des personnes m’ont toujours beaucoup inspirée.

Et quels seraient vos conseils pour les jeunes avocats intéressés par ce domaine ?

Il y a plusieurs manières d'arriver à nos fins. Avant de rejoindre Juripop, j’ai pratiqué à titre d’avocate en litige civil et commercial chez Norton Rose Fulbright. J’ai beaucoup aimé et énormément appris ce parcours de ma vie mais n’est pas nécessairement à faire de l'accès à la justice un travail.

Il faut être fidèle à ses valeurs et se poser les bonnes questions. Cela m’aurait apaisé de savoir qu’il existe d’autres types de parcours.

La pandémie a justement accentué les inégalités sociales et l'accès à la justice. On lit partout que Juripop a fait un gros travail. Qu’avez-vous à ajouter ?

On a beaucoup en beaucoup ressenti les impacts de la COVID-19 dans notre travail en violence conjugale. Les organismes de première ligne le rapportent : le nombre de cas de violence conjugale a augmenté au Québec. La violence est plus intense. Et cela s’est ressenti sur notre travail. Malheureusement, on est contraint de refuser des demandes toutes les semaines parce que les besoins sont beaucoup trop nombreux pour nos ressources.
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3 commentaires
  1. A
    A
    Y'a autre chose dans la vie que les victimes d'agressions sexuelles.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 2 ans
    bein voyons
    Que l'on soit d'accord ou non avec les positions prises par Juripop --- et certaines méritent d'être vivement débatues -- l'on ne peut que saluer le dévouement de l'équipe à une cause juste.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 2 ans
    une des femmes les plus influentes du Canada…Foutaise totale !
    Quand on est une des personnes les plus influentes du Canada, homme ou femme, on ne fait pas du 9 à 5 à gratter les fonds de tiroirs pour défendre des pauvres, on est plutôt la cause de leur pauvreté.

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