L'avocat à la toque
Theodora Navarro
2016-04-08 15:00:00
Après le Cegep, c’est pourtant vers la chimie, puis la biologie que le jeune homme s’oriente. En bout de ligne, la volonté de faire du droit. « Je pensais devenir avocat, spécialisé en propriété intellectuelle peut-être », précise-t-il.
Grâce au bouche-à-oreille
Diplômé de l’Université de Sherbrooke, il est assermenté en 2014. Alors qu’il commence son stage au sein d’un cabinet de droit civil de six avocats, un ami lui commande quelques plats. « J’ai une grosse semaine, lui confie celui-ci. Peux-tu me préparer quelque chose ? » Les collègues de l’ami en question l’interrogent alors quant aux plats qu’il amène, plus cuisinés que ce qu’ils mangent d’ordinaire. « Le bouche-à-oreille a fait le reste, estime Raphaël Morneau-Bérubé. Au bout de quelques jours, j’avais 6 commandes. Deux semaines plus tard, j’en avais 80.»
Rapidement, les commandes deviennent trop importantes pour qu’il puisse conjuguer sa passion de la cuisine et celle du droit. Après son assermentation, il choisit la cuisine et ouvre quelque temps plus tard un service traiteur. « Les Flavoureux » voyaient le jour.
Le crédo du « fait sur place »
90% de ce qui est servi au sein de ce service traiteur gatinois « gourmet » est fait sur place. « C’est notre marque de fabrique » assure l’heureux propriétaire. Le monde du droit fait partie de sa clientèle. Deux cabinets de notaires, trois cabinets d’avocats et même une réunion qui impliquait le ministère de la Justice : les petits plats de l’ex-avocat sont partout. Il faut dire qu’il soigne goût et présentation, délivrant boîtes à lunch et repas traiteur à une clientèle corporative.
Son goût pour la cuisine, il l’a découvert tôt. « J’ai probablement cuisiné plus que je n’ai étudié », dit-il en riant. Son crédo : une cuisine d’inspiration française simple et efficace. « J’ai appris les bases de cette cuisine et j’ai appris à la maîtriser », estime-t-il. Désormais, il gère davantage qu’il ne manie le fouet. Son service traiteur emploie trois personnes, et une quatrième devrait bientôt rejoindre l’équipe. Les prochains mois seront dédiés à une réorganisation de son entreprise, avec toujours l’importance du « fait sur place ».
Finalement, s’imaginait-il en cuisine il y a dix ans ? « Non, pas du tout, rétorque-t-il. Mais le chemin entre A et B n’est pas toujours la ligne droite, n’est-ce pas? Si je n’avais pas fait mon Barreau, je ne serai probablement jamais devenu propriétaire d’un service traiteur. Ce que je suis aujourd’hui résulte de mon parcours. »