L’avocate fascinée par les chiffres
Delphine Jung
2019-04-04 14:45:00
Il faut dire que depuis toujours, elle a eu de grandes facilités à comprendre les problèmes mathématiques et en assimiler les notions.
« J’ai un esprit très cartésien. Les maths, les chiffres, c’est quelque chose qui m’amuse. Quand on m’exposait un problème, la solution était souvent une évidence », explique-t-elle.
Malgré son amour pour les chiffres, Me Vanier a choisi de faire du droit. « Je me suis dit que le droit pouvait peut-être m’ouvrir plus de possibilités », raconte-t-elle.
Elle passe ensuite son Barreau en 2003 et effectue son stage dans un cabinet qui gère des dossiers en droit administratif. Certes, elle s’est éloignée de sa passion pour les nombres.
« J’ai tout de même aimé ça, car mon travail était valorisant au niveau humain. Je faisais une différence dans la vie de mes clients », raconte-t-elle en précisant qu’elle s’occupait alors de dossiers de la CNESST et de la SAAQ.
Rapidement, elle lance son cabinet avec Me Isabelle Therrien. « Moins d’un an après, elle a été nommée juge et m’a donc transférée toute sa clientèle », explique Me Vanier.
Compliqué
Mais gérer toute seule autant de dossiers devient vite compliqué pour celle qui veut fonder une famille. « Mon désir d’avoir un premier enfant m’a fait changer de branche », détaille-t-elle.
Direction Racicot et associés pour y faire de la planification fiscale et successorale transfrontalière, avec les États-Unis. C’est aussi là qu’elle pousse encore un peu plus loin ses connaissances en fiscalité. Elle continue d’ailleurs sur cette voie puisqu’elle a entamé depuis peu une maîtrise en droit fiscal à l’Université de Sherbrooke.
Un changement qu’elle ne regrette pas. « Il y a moins d’imprévus dans ce domaine de droit, c’est moins stressant et puis ça me rapproche de mon intérêt pour les chiffres », explique l’avocate.
Mais après 6 ans chez Racicot, Me Vanier se sent pousser des ailes et décide de se lancer à son compte. Vanier Fiscalité & Succession est né.
Pour mettre toutes les chances de son côté, Me Vanier s’est jointe à la société nominale TaxUS.
« Cela me permet d’offrir davantage de services à mes clients, notamment ceux de comptables faisant des déclarations d’impôt américaines. Ainsi, mon cabinet boutique offre un service accessible, clé en main avec une approche personnalisée », dit-elle.
Ses clients sont en effet des Québécois qui ont acheté de l’immobilier aux États-Unis, qui ont des actifs américains, ou encore des entreprise qui veulent s’agrandir de l’autre côté de la frontière.
Se démarquer
Mais qu’a-t-elle de plus qu’un notaire finalement?
Justement, cette dimension transfrontalière, assure-t-elle. Et elle compte bien se démarquer là-dessus, d’autant plus qu’elle sent un véritable besoin.
« Les personnes ne sont pas toujours bien informées. Il y a beaucoup de ouï-dire. J’entends des gens qui me racontent ce que leur voisin a fait… Mais leur voisin était dans une autre situation », raconte-t-elle.
Mais se lancer à son compte comporte aussi de nombreux défis. « Il faut se reconstruire et être tout de suite prêt à recevoir de nouveaux mandats à peine l’entreprise démarrée », assure Me Vanier qui y voit aussi toute une panoplie d’avantages.
Elle a le luxe de pouvoir choisir son horaire et s’organiser comme bon lui semble, et préfère répondre au stress des clients que celui d’un patron.