Procès Delisle : la défense élabore sa théorie

Après avoir amené à la barre quatre témoins civils, dont le fils de l’accusé, Me Jacques Larochelle devrait faire entendre ses experts.

À plusieurs reprises depuis le début des procédures, l’avocat de la défense a confronté les experts appelés par la Couronne avec ses hypothèses, laissant entendre que Marie-Nicole Rainville, 71 ans, se serait enlevé la vie le matin du 12 novembre 2009.

Aucune preuve tangible ni démonstration n’a toutefois été présentée par Me Larochelle au jury à ce jour. D’où l’importance des témoignages des experts engagés par la défense, qui devraient exposer concrètement ces suppositions.

Suicide

L’avocat de Jacques Delisle prétend que Mme Rainville se serait tiré une balle dans la tempe gauche avec sa main gauche, alors qu’elle tenait l’arme « à l’envers ». Dans cette position, la dame aurait pu se donner la mort tout en obtenant le mystérieux tatouage de poudre sur sa paume.

L’absence de poudre sur sa tête, la déformation de la balle retrouvée à l’intérieur de celle-ci et la forme de la plaie laissent aussi croire à la défense que l’arme était perpendiculaire à la tête de Mme Rainville au moment du tir. La balle aurait par la suite pu dévier dans la tête de la dame pour afficher une telle trajectoire.

Contradictoire

Cette vision est complètement différente de celle avancée jusqu’ici par le procureur de la Couronne, Steve Magnan. Selon sa preuve, composée des témoignages de 22 individus, une personne autre que Mme Rainville aurait tenu l’arme au moment du tir. La dame aurait mis sa main gauche à la tempe dans un « geste défensif », ce qui lui aurait donné le noir de fumée à l’intérieur de la main.

Le tir aurait été donné avec un angle par rapport à la tête de Mme Rainville. La balle dans la tête n’aurait pu dévier puisque les projectiles de calibre .22 ne dévieraient que d’à peine 10 degrés, selon les évaluations d’un expert.

Fin du procès

Le procès du juge à la retraite Jacques Delisle pourrait se terminer cette semaine ou alors au début de la semaine prochaine. Après quoi les procureurs feront leur plaidoirie respective devant le jury, qui sera séquestré tout au long des délibérations qui les mèneront à un verdict final.