Reportages

Autopsie de la conscience de l’avocat dans le cinéma américain

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Natacha Mignon

2009-08-11 11:15:00

Il y a tellement de films impliquant des avocats, qu’un cinéphile a décidé de tirer un portrait robot de la profession, telle qu’elle est perçue par le cinéma.
Dans un article paru sur le site Il était une fois le cinéma, Jean-Michel Déroussent tente de disséquer la représentation de la conscience de l’avocat à travers trois classiques du cinéma américain : « Autopsie d’un meurtre » d’Otto Preminger (1959), « Du silence et des ombres » de Robert Mulligan (1962) et « Le Verdict » de Sidney Lumet (1982).

L’avocat face à l’opinion publique

Dans ces films, le cinéphile explique que l’avocat américain fait face à un jury, qui représente la conscience collective. Dans « Autopsie d’un meurtre » et « Du silence et des ombres », le cadre est une petite communauté rurale, représentant, pour les cinéastes, le lieu de tous les préjugés. L’avocat devient interprète de la cause qu’il défend plutôt que défenseur. En cas de verdict positif, l’avocat aura su faire assimiler sa cause à cette « conscience collective ».

L’auteur relève d’ailleurs que « les cinéastes américains opèrent une confusion entre la conviction de l’avocat pour la cause de son client et la conviction de défendre une cause juste ».

L’avocat et la religion

Le cinéphile constate dans deux des films que les cinéastes sont fidèles à la représentation populaire de la Justice américaine, laquelle est empreinte « d’idéaux moraux voire religieux ».

Ainsi, Paul Newman alias Franck Galvin, dans « Le Verdict » en appelle-t-il à Dieu : « Please, God tel us what is right, tel us what is true ». Le recours à Dieu est présent aussi dans « Du silence et des ombres », quand Atticus Finch (Gregory Peck), implore le jury : « In the name of God, do your duty. In the name of God, believe Tom Robinson ».

L’avocat n’est pas pour autant perçu comme un fervent religieux. L’argument mystique est plus utilisé par l’avocat comme « un argument d’autorité » censé impressionner un jury populaire.

L’avocat et l’argent

Au cinéma, à tout le moins dans les trois films sous l’objectif, la question pécuniaire est négligée. Pire, elle est niée. Dans « Autopsie d’un meurtre », Paul Biegler (James Stewart) tente de maintenir son cabinet à flot. Ainsi, en plein procès, il vire sa secrétaire parce qu’elle lui avait rappelé qu’il fallait demander le règlement d’un acompte à son client. L’image véhiculée par ces films est celui d’un « rhéteur désinvolte et charismatique, détaché des préoccupations financières ».

Mais comme on vous l’a dit, tout cela n’est que du cinéma.
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2 commentaires
  1. Zorro
    Cinéma et avocat
    Drôle de choix de films tout de même. Il ne doit plus y avoir beaucoup de gens vivants qui ont vu ne serait-ce qu'un seul de ces films...

    Mais les traits sont plutôt véridiques. Les Américains ont toujours aimés les héros désintéressés par l'argent et défenseurs de grandes causes, voire des droits de la veuve et l'orphelin.

    Après tout, les avocats sont les "guerriers" des temps modernes.

    Reste que cette image de l'avocat est surtout idéaliste parce qu'en pratique, les gens nous percoivent surtout comme des gens orgueilleux davantages préoccupés par notre compte en banque que de la justice (ce qui n'est peut-être pas très loin de la vérité).

    • anonyme
      anonyme
      il y a 15 ans
      Re : Cinéma et avocat
      "des gens orgueilleux davantages préoccupés par notre compte en banque que de la justice (ce qui n'est peut-être pas très loin de la vérité)." ... triste...

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