Vins

Le grand seigneur et le jeune fringant

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David Santerre

2012-11-16 14:15:00

Boire du Barbaresco tous les jours, ça serait chouette. Mais ça n’est pas donné à tous. Et même si on le faisait, on s’y habituerait au point de ne plus apprécier à sa juste valeur ce grand piémontais issu du cépage nebbiolo...
Le vin que je vous présente cette semaine pourrait être qualifié de «bébé Barbaresco». Parce qu’il est comme son supérieur hiérarchique fait à 100 % de nebbiolo, provenant des mêmes parcelles de l’appellation Barbaresco, mais le raisin est issu de vignes plus jeunes.

On l’a donc affublé de l’appellation générique de la région, Langhe. Il est en conséquence bien meilleur marché et offre un des meilleurs rapport plaisir/prix du Piémont.

Produttori del Barbaresco, c’est un regroupement de vignerons. Un peu à l’image d’une coopérative.

Leur Langhe 2010 sent bon la griotte, la figue compotée, les dattes, les épices et la terre humide.

La bouche est toute en finesse, en élégance, en fraîcheur. Ça goûte le bon fruit noir mur, mais pas confit, le marc de café, avec un boisé subtil et des tanins soyeux. Un vin de belle envergure, complexe et riche, mais à la fois gouleyant. Un vin de plaisir quoi!

Et facile à aborder dans sa petite jeunesse, ce qui n’est pas donné à tous les Barbaresco. Car le nebbiolo, aussi délicat peut-il s’avérer après quelques années de maturité, autant il peut être austère en jeunesse. Mais pas ici. Il est vibrant et fringant. À acheter les yeux fermés pendant qu’il y en a.

Il accompagne des pizzas, l’osso bucco, ou un risotto aux champignons sauvages.

Produttori del Barbaresco, Langhe 2010, Code SAQ : 11383617, 22$

J’ai eu la chance de déguster récemment un de ces grands vins dont on garde un ou deux exemplaires dans la cave pour un grand moment de notre vie. L’admission au barreau, notre première embauche dans un cabinet, la retraite, une grande victoire…

Il s’agit d’un Château Palmer, un Margaux, troisième grand cru du Médoc selon le classement (certes un peu désuet) de 1855. Il était du millésime 2004, que personne n’a consacré comme fabuleux, mais qui a donné des vins parfois plus agréables en jeunesse que ceux des grandes années.

Après quelques heures en carafe, le colosse qui dégageait d’abord de fortes notes boisées s’est reposé. Si bien qu’au repas, ce merlot et cabernet, auxquels s’ajoute une touche de petit verdot, s’est avéré toujours colossal, tout en se faisant séducteur. Au nez, c’était prune, mure, tabac, cuir, épices et torréfaction. En bouche, le fruit était présent, en plus de notes de réglisse et de fumé, une minéralité intense et un boisé bien présent, mais sans déranger l’équilibre. Les tanins étaient encore bien fermes, et il maintenait une certaine acidité, un des signes de sa capacité de bien vieillir pendant encore longtemps.

C’est certes un vin puissant, charpenté, très long en bouche. Pas un vin de soif. Mais un vin qui s’apprécie tout de même seul, mais qui doit occuper toutes nos pensées lors de sa dégustation. Notre 2004 était issu d’un des derniers millésimes «abordables» pour ce type de vin. Environ 150 $. Depuis l’explosion des prix des bordeaux 2005, ils peuvent grimper jusqu’à plus de 350 $ dans les «grands» millésimes. En SAQ, on trouve les 2000, 2005 et 2006. Et même un mythique 1945 pour la bagatelle de… 6930$!

Château Palmer Margaux grand cru classé 2004, Code SAQ : 10654809
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