La première avocate du Québec n’est plus
Didier Bert
2022-12-16 10:15:00
Cette avocate à la retraite, originaire de Lotbinière, a été la première femme admise au Barreau de Québec. Elle a ouvert la voie aux suivantes de manière brillante.
En effet, Jeanne d’Arc Lemay-Warren a obtenu la première place aux examens du Barreau, après avoir étudié le droit avec succès à l’Université Laval.
En 1946, elle est ainsi devenue la première femme avocate de Québec. Cette juriste brillante est ensuite partie poursuivre ses études à Londres, en se spécialisant en criminologie.
De retour au Québec, Jeanne d’Arc Lemay-Warren est nommée directrice du service des écoles de protection de la jeunesse au ministère du Bien-être social du Québec, de 1948 à 1953.
La première avocate du Québec a exercé en pratique privée à Montréal, notamment au sein du cabinet Blain Piché Bergeron Godbout et Émery.
En 1966, Jeanne d’Arc Lemay-Warren est désignée comme la seule femme parmi les neuf commissaires à la commission d’enquête Castonguay-Nepveu sur la santé et le bien-être social. Le rapport de cette commission, présidée par Claude Castonguay, jette les bases du système de santé québécois moderne. Les commissaires recommandent la mise en place d’une politique d’assurance-maladie, d’un réseau de la santé et de cliniques de services sociaux.
En 1970, Jeanne d’Arc Lemay-Warren est nommée juge de la Cour du bien-être social, affectée à la division de Verdun.
Quatre ans plus tard, elle est nommée déléguée du ministère de la Justice du Québec, au Congrès international des magistrats des tribunaux spécialisés concernant les problèmes juridiques de la Jeunesse, qui se tenait en Angleterre.
En 1976, Jeanne d’Arc Lemay-Warren est nommée à la Cour supérieure du Québec. Elle siègera jusqu’à sa retraite, qu’elle prend en 1993.
En 1996, la juge reçoit un hommage de l’Université Laval, qui salue la première femme admise au Barreau du Québec, 50 ans plus tôt.
Jeanne d’Arc Lemay-Warren s’est investie auprès de la Fédération Canadienne des Femmes diplômées des universités de Québec, dont elle devient la secrétaire en 1950.
Elle a aussi été la présidente du Conseil de développement social du Montréal métropolitain, et elle occupera la présidence du conseil d’administration de l’Institut Marguerite-Bourgeoys.
Sur la page de l’avis de décès, Marie-Anne Paquette, la juge en chef de la Cour supérieure, salue la première avocate du Québec: « C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de notre collègue retraitée, l’honorable Jeanne d’Arc Lemay-Warren, dont l’annonce a été communiquée aux collègues de la Cour supérieure. Au nom de tous les juges et en mon nom personnel, je transmets à sa famille nos condoléances les plus sincères. »
Pour sa part, Michèle Monast, juge à la Cour supérieure, présente ses « sincères condoléances aux membres de la famille et aux nombreux amis de notre collègue dont nous gardons un excellent souvenir ».
Jeanne d’Arc Lemay-Warren laisse dans le deuil sa fille Anne Warren et ses trois petits-enfants.
Claudette Bellemare
il y a un anVous faites erreur. Les deux premières avocates admises au Barreau du Québec furent Elizabeth Monk left et Suzanne Raymond-Filion en 1942. SVP vous reporter au site du Barreau: https://www.barreau.qc.ca/fr/le-barreau/fondements-barreau/#:~:text=Finalement%2C%20en%201942%2C%20Elizabeth%20C,et%20Marcelle%20H%C3%A9mond%5BBM4%5D%20.
Il y est bien indiqué ce qui suit:
"Finalement, en 1942, Elizabeth C. Monk devient la première femme admise au Barreau du Québec, suivie de près la même année par Suzanne Raymond-Filion, Constance Garner-Short et Marcelle Hémond."
Pascal Girard
il y a un anPetite nuance qui a son importance. C’est la première femme admise au Barreau DE Québec, pas du Québec.
Ça ne change cependant rien à l’importance de cette pionnière de notre ordre. Fascinant de constater tout le chemin parcouru depuis!
Gilles Warren
il y a un anNous venons de perdre non seulement une pionnière mais aussi une grande dame.
Je me souviendrai toujours de sa gentillesse et sa grande humilité.
Pirlouit
il y a un anJeanne D'arc comme nom c'est une drôle de coïcidence pour la première avocate. Dommage qu'elle n'ait pas bouter les anglos hors du Québec en plus
Aanonyme
il y a un anComme elle était mariée à un anglophone, votre fantaisie nationaliste aurait plutôt mal tourné pour elle.