L'ex-organisateur du parti libéral du Canada accusé

La Presse Canadienne
2013-12-13 14:43:00
Il est allégué que l'accusé aurait mis en place un système de ristournes dans l'attribution des contrats reliés au Programme des commandites.
M. Corriveau aurait prétendu pouvoir influencer le gouvernement du Canada pour faciliter l'obtention de contrats pour certaines firmes de communication du Québec, moyennant pour lui-même ainsi que pour d'autres personnes, des avantages ou des bénéfices totalisant plusieurs millions de dollars.
Selon la GRC, l'accusé aurait notamment favorisé l'attribution de commandites fédérales au Groupe Polygone-Expour, pour la réalisation de diverses publications et pour l'organisation d'expositions dans le domaine de la chasse, de la pêche et du plein air.

M. Corriveau aurait également prétendu avoir de l'influence auprès du gouvernement du Canada afin que Groupaction Marketing reçoive le mandat de gérer une partie des commandites destinées au Groupe Polygone-Expour. L'accusé aurait authentifié ces prétendus services à l'aide de fausses factures.
Un des volets de l'enquête menée par l'Unité mixte des produits de la criminalité a permis d'émettre des ordonnances de blocage sur deux comptes de placements ainsi que sur la résidence de l'accusé.
La GRC fait aussi état d'allégations selon lesquelles une partie des fonds obtenus grâce aux activités frauduleuses de M. Corriveau aurait été déposée dans les coffres du Parti libéral du Canada et que le reste aurait été conservé pour son bénéfice personnel.
Ce sont les policiers de la Section des délits commerciaux qui ont remis la citation à comparaître à Jacques Corriveau.
Ces accusations s'inscrivent dans le cadre de la vaste enquête baptisée CARNEGIE, qui vise à faire la lumière sur des crimes qui auraient été commis dans la gestion du Programme des commandites du gouvernement fédéral.
La GRC précise que l'enquête ciblant M. Corriveau est l'un des multiples volets amorcés depuis 2002.
En 2005, le témoignage de M. Corriveau à la commission d'enquête publique avait permis de constater que ce graphiste et libéral notoire en menait large dans la foulée des contrats fédéraux de commandites, presque dix ans plus tôt.
Le commissaire John Gomery avait affirmé dans son rapport que M. Corriveau était "l'acteur central de ce système élaboré de pot-de-vin".
M. Corriveau avait soutenu n'avoir jamais demandé aux dirigeants des agences et compagnies reliées aux commandites de faire des contributions au PLC. Il se décrivait "comme un simple vendeur de billets" pour des activités partisanes libérales.
La preuve déposée devant le juge Gomery montrait pourtant que M. Corriveau aurait fait des paiements secrets de plusieurs dizaines de milliers de dollars à des dirigeants du Parti libéral avant les élections de 1997.