Parajuristes : qui gagne le plus ?

Il y a des écarts substantiels dans les salaires offerts aux parajuristes de la ville et ceux des champs, révèle une grille salariale publiée par la directrice du cabinet de recrutement juridique Novea, Marie-Ève Altur. « Attention, il s'agit des données salariales pour mes clients exclusivement, et non pour l'ensemble de l'industrie », insiste la chasseuse de tête.

Ainsi, selon le tableau publié par Novea Recrutement, les salaires de départ pour un parajuriste qui débute sont sensiblement les mêmes, que l'on soit en cabinet, en entreprise, en banlieue ou à Montréal.

Pour les assistants juridiques de moins de deux ans d'expérience, on peut s'attendre à un salaire allant de 28 500 dollars à 38 500 et ce, peu importe où ils se trouvent. C'est la taille de l'entreprise qui dicte les émoluments, note Marie-Ève Altur.

Pour l'entrée en carrière, ce sont les employés montréalais qui sont les mieux payés : les moyens et les grands cabinets, ainsi que les entreprises, offrent les meilleurs émoluments, avec presque 40 000 dollars.

Les écarts se creusent par contre de manière draconienne quand on prend de l'expérience, alors que les grands cabinets montréalais se démarquent.

Pour les parajuristes des grands bureaux comptant plus de 10 ans d'expérience, les salaires versés peuvent attendre le double de ce qu'offrent les petits et moyens cabinets de ville et de banlieue à leurs salariés comptant la même expérience. Ainsi, des quelque 60 à 70 000 dollars versés annuellement par les moyens cabinets, tant en ville que dans les banlieues, on oppose un salaire dans les six chiffres pour les grands bureaux.

Les grands bureaux payent plus

Avec de 120 000 à 135 000 dollars par année, contre 59 500 dollars pour le cabinet et 60 500 dollars pour l'entreprise de banlieue, on a là un écart de 50 % entre les meilleurs salaires offerts par les grands cabinets par rapport aux autres. « Dans les grands bureaux, on fait davantage de travail spécialisé et de grands dossiers » constate Marie-Ève Altur.

Seules les entreprises de l’île de Montréal concurrencent un tant soit peu les grands cabinets, offrant entre 90 500 et 100 000 dollars à leurs meilleurs salariés comptant plus de 10 ans de service.

Mais ce ne sont là que des estimations, raconte Mme Altur, qui relate des différences entre certaines entreprises et cabinets. « Ça dépend évidemment des politiques de rémunération de chaque entreprise, mais on constate aussi que lorsqu'un employé change de travail, on lui offrira davantage que s'il restait au même endroit. »

C'est aussi dans les grands cabinets que l'on trouve les plus grands écarts salariaux entre parajuristes comptant le même nombre d'années d'expérience. Ainsi, les grands cabinets montréalais offrent des salaires variant de 46 % pour les parajuristes comptant 10 ans et plus d'expérience.

Chez les autres, on parle plutôt de salaires variant de 5 à 8 % pour les autres, avec une fourchette allant de 55 000 à 60 000 dollars. Seule l'entreprise montréalaise se démarque aussi, avec un écart salarial de 37 % pour la même catégorie d'employés.

Enfin, la progression salariale sur 10 ans est sensiblement la même pour toutes les catégories d'employeurs : sur 10 ans, les salaires augmentent de 38 % à 46 % entre les employés débutants et ceux qui cumulent 10 années de service.

Sauf, encore une fois, dans les grands cabinets (67 % d'augmentation sur 10 ans) et dans les entreprises de Montréal (57%).