Un duo du contentieux de la Ville lance son cabinet

Élise Morissette, 29 ans et Michel Maranda, 36 ans, forment le duo à la tête du cabinet Morissette Maranda.

La première a fait son droit à l’UQAM en 2014 et a obtenu son Barreau en 2015, le second est passé par l’Université de Montréal en 2003 et a été assermenté en 2005.

Par la suite, elle a fait son stage au contentieux de la Ville de Montréal, lui dans un grand bureau, à McCarthy Tétrault.

Me Maranda est arrivé au contentieux de la Ville de Montréal en 2006. C’est là qu’il a rencontré Me Morissette. Les deux se sont retrouvés sur un premier point : ils ont choisi de faire du droit pour son aspect humain. « Je me suis dit que je pourrai aider les gens grâce aux outils juridiques », explique Me Morissette qui avait fait un bac en psychologie à l’UdM.

Le hic, c’est qu’au contentieux de la Ville, la jeune femme défendait le patronat, un idéal qui ne lui correspondait pas forcément. L’idée de se lancer à son compte a germé alors peu à peu dans sa tête et c’est tout naturellement qu’elle en a parlé à son collègue devenu son ami, Michel Maranda.

Une vision commune

Il a l’expérience et sûrement de bons conseils à lui donner. « Comme Élise, j’ai aussi toujours eu en moi cette fibre entrepreneuriale, qui a été un peu mise en veilleuse, notamment par la fondation d’une famille. Mais cette fois, le fruit était mûr. J’ai alors proposé à Élise qu’on se lance ensemble », raconte l’avocat.

Cela semblait plutôt aller de soi : « on partageait la même vision des choses », appuie Me Morissette.

Lorsqu’ils ont annoncé leur départ du contentieux de la Ville de Montréal, leur chef d’équipe a d’abord cru à une blague. « Elle ne s’y attendait pas du tout », ajoute la jeune avocate.

Les adieux faits, il fallait trouver des bureaux pour leur cabinet spécialisé en droit du travail. « On voulait un endroit accueillant, chaleureux, lumineux. On veut que les gens qui viennent nous voir s’y sentent bien », détaille Me Maranda. C’est dans le Vieux-Port, rue de la Commune que s’est porté leur choix.

Pour le reste, ils ont imaginé un cabinet petit, dans lequel tout le travail se ferait en collaboration. « On ne veut pas qu’il y ait de hiérarchie. C’est sûr que Michel a plus d’expérience que moi, mais nous allons nous partager les dossiers en fonction des compétences de chacun. Je ne serai pas la junior », dit Me Morissette.

Quant à prendre le risque de quitter leur position confortable à la Ville, les deux associés assurent l’avoir mesuré. Ils misent sur leur expérience à la Ville pour se bâtir une clientèle parmi les grosses centrales syndicales, les associations de cadres ou les simples employés.

« Notre expérience nous permet de comprendre les relations de travail et au niveau des enjeux qu’ont les patrons, on aura peut-être une longueur d’avance, car nous connaissons leurs préoccupations », poursuit Me Maranda.

Loin de vouloir gagner des millions, les deux amis et collègues souhaitent au moins gagner leur vie convenablement. Et peut-être assez pour embaucher un troisième avocat. Ils espèrent également pouvoir devenir des références dans le milieu, mais aussi plus largement dans la communauté juridique en s’y impliquant de manière active.