Un stagiaire sur cinq victime de discrimination
Jean-Francois Parent
2018-01-29 10:30:00
Ainsi, parmi les stagiaires qui ont complété leur stage l'an dernier, 21 % ont déclaré avoir « des commentaires désobligeants ou des actes déplacés par rapport à leur apparence physique », peut-on lire dans les pages de la Gazette du Barreau de l'Ontario.
« Le problème du harcèlement et de l'inconduite n'est pas confiné au cinéma ou à la politique. Il est partout », observe le bâtonnier ontarien Paul Schabas.
Le genre, l'orientation sexuelle, la culture ou un handicap ont donc été la cible de propos ou de comportements perçus comme offensants par les nouveaux avocats, selon une étude réalisée pour le compte du Barreau de l'Ontario.
Mené en juin dernier auprès de plus de 5000 stagiaires issus des fac de droit ontariennes, le sondage s'inscrit dans le cadre d'une révision des conditions d'assermentation des nouveaux juristes de cette province. Un tiers ont répondu au sondage.
Le comité sur l'équité du Barreau de l'Ontario avait planché sur un rapport détaillant les défis auxquels faisaient face les jeunes avocats. Ce qu'on y a trouvé—que les avocates, et les juristes issus des minorités font face à de la discrimination—a incité ce comité à sonder les assujettis sur la question.
En entrevue au magazine Canadian Lawyer, le président du comité sur l'équité Paul Saguil soutient ainsi que les nouveaux avocats racialisés font face à d'importants obstacles professionnels. Les résultats du sondage ne l'ont donc pas surpris.
Les stagiaires « sont redevables à leur (maître de stage), qui détermine si le candidat est bon pour l'assermentation. Il n'est donc pas surprenant que plusieurs vivent des choses qui leur déplaisent, mais qu'ils endurent parce qu'ils veulent être admis au barreau ».
Le comité de réglementation professionnelle du Barreau ontarien, en réponse aux résultats du sondage, dit revoir les articles du Code de déontologie des avocats qui s'attaquent à la discrimination et au harcèlement afin de faire les mises à jour nécessaires.
Quant au sondage, le Barreau de l'Ontario explique que les données ne sont pas totalement représentatives de l'expérience réelle de tous les stagiaires, puisque le taux de réponse de 28 % peut signifier que les réponses reflètent un biais parmi les répondants.
Il reste que les réponses, prises dans leur contexte, « sont une source d'information qui n'existait pas et qui de laquelle on peut tirer des enseignements », précisent les analystes du sondage.
Anonyme
il y a 6 ans"perçus comme offensants"
Vu la doxa actuelle (perception de la rétalité = réalité selon une norme objective raisonnable), la pratique juridique promet d'être excitante dans 10 ans.