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Baby boom chez Langlois

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Céline Gobert

2018-04-13 15:00:00

Avec 4 avocates en congé de maternité, 3 enceintes et 2 futurs papas bientôt sur le départ, le chef de la direction de Langlois ne plaisante pas sur son engagement...
Me Jean-François Gagnon de Langlois
Me Jean-François Gagnon de Langlois
«Les avocates viennent faire leurs bébés chez nous! On est en plein baby-boom!», dit en plaisantant Me Jean-François Gagnon qui a été honoré le 11 avril dernier du prix Alter Ego lors de la 13e édition du gala annuel de l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ).

Ce prix vise à récompenser un homme qui se distingue par son engagement à promouvoir la place des femmes dans son entreprise et sa contribution à mettre en place des mesures significatives pour faciliter l’avancement et la rétention de celles-ci, notamment à des fonctions de gouvernance.

« Nous avons actuellement quatre avocates en congé de maternité et trois qui attendent un bébé », indique à Droit-inc l’avocat associé et chef de la direction chez Langlois. « C’est fantastique! Pour nous, c’est toujours une bonne nouvelle, la question est intégrée dans la culture du cabinet, ce n’est même plus quelque chose que l’on discute. »

Treize avocats sur 130, donc 10%, ont par ailleurs plus de trois enfants.

De plus, la parité est aujourd’hui atteinte au sein du conseil d’administration (cinq femmes pour neuf administrateurs), du comité exécutif (deux femmes/ deux hommes), ainsi que du comité de rémunération (deux femmes / deux hommes). Quant au taux de «bonheur» des avocats, mesuré lors de la dernière Assemblée des professionnels en octobre 2016, il est de 97%.

Des mesures stratégiques

Au total, le cabinet compte 56 femmes et 65 hommes, dont 22 femmes associées (contre 44 hommes) et 34 femmes avocates (contre 21 hommes). Plus une notaire.

La rétention de ces professionnelles est donc un enjeu de taille puisque les femmes en tendance à quitter une pratique privée trop exigeante quand leur vie personnelle connaît des changement majeurs, comme une grossesse.

«On ne peut pas investir dans une femme qui va nous quitter parce qu’elle ne peut pas mener simultanément une carrière et une vie épanouissante. Notre enjeu était: “comment résoudre ça?”, explique Me Gagnon.

Pour répondre à cette problématique, la direction a mis en place des mesures pour permettre aux femmes de poursuivre une carrière performante tout en ayant une vie équilibrée et des enfants.

L’une d’elle est le mentorat. Des associées servent de modèles aux plus jeunes et partagent leur propre expérience de réussite. Les jeunes avocates participent également à des «simulations d’associées», c’est-à-dire qu’elles sont plongées dans des situations fictives (mais basées sur des cas réels) pour se préparer à un avenir où elles seront peut-être associées. Une façon de leur faire sentir que la voie est ouverte vers les postes de direction.

Une autre mesure est la mise en place de structures très facilitantes. «Par exemple, on fera preuve de souplesse quant aux horaires d’une avocate qui a des enjeux de garderie à 18h, indique l’associé directeur. Avec la technologie, elle pourra travailler de n’importe où, quand cela lui convient le mieux.»

Si un ou une avocate ne rentre pas dans ses heures facturables - ce qui peut être davantage le cas lorsque la naissance d’un enfant l’accapare en dehors du bureau - Langlois affirme réajuster le tir et venir combler les revenus manquants.

Enfin, parmi les nouveautés à venir, des boîtes à lunch «Parents pressés» vont être offerts aux parents du cabinet. Une partie de leur coût sera absorbé par Langlois.

S’adapter à chaque cas

Par ailleurs, Langlois dit ne refuser aucune demande personnelle, et planifier ses effectifs en fonction des réalités vécues par chacun. «Le cadre n’est pas rigide, on l’adapte à chaque profil, aux besoins de chacun. Il y a autant de politiques que d’individus. »

Chaque future maman ou futur papa peut donc décider, avec le cabinet, du moment qui lui convient le mieux pour ralentir le travail et à la meilleure façon dont la firme peut l’accompagner dans cette voie.

Et ce sont aux ressources humaines de gérer tout ça, au cas par cas, et d’appliquer la philosophie de la direction. «La consigne, c’est: “par principe, on dit oui!”. On ne répond pas: “Non, ça ne colle pas au modèle donc on ne peut pas faire ça”, explique-t-il.

Pour Me Gagnon, la formule du succès et de la flexibilité est simple : «si on peut le faire, alors on le fait! »
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