Les avocats négligent leur vie sociale
Diane Poupeau
2019-05-27 13:15:00
« Ça commence par les exigences extraordinaires que la pratique du droit contemporain impose à son capital humain », écrit-il.
« La quantité et l'intensité, et souvent l'ennui même, du travail juridique semblent en submerger plus d'un, les forçant à faire un marché avec le destin, dans lequel la vraie vie est sacrifiée sur l'autel des exigences du travail », poursuit l'auteur.
Le métier d'avocat peut facilement prendre 12 ou 15 heures par jour, voire plus. « Les avocats sont encouragés et soutenus à assumer cette charge de travail parce que c'est ainsi qu'ils grimpent et deviennent cette personne indispensable qui fait l'envie de leurs subordonnés », écrit le psychothérapeute.
Des dommages collatéraux
Pour certains, le stress, l'épuisement professionnel, l'échec des relations ne seraient que des « dommages collatéraux », les conséquences nécessaires du succès. Sachant que ce succès n'est jamais assuré, même avec des semaines de 70 heures de travail.
Existe-t-il des solutions pour ceux qui veulent sortir de ce schéma?
« Lorsque le syndrome s'est complètement installé, il est très difficile de l'inverser, mais c'est possible », écrit James Dolan. Il recommande surtout d'intervenir avant même le début de la pratique.
Selon lui, en effet, les meilleures stratégies de gestion du stress seraient celles qui sont déjà en place lorsque le stress augmente. « Ainsi, au lieu de chercher des solutions rapides comme l'aspirine pour le stress ou l'anxiété, les activités et les attitudes sont déjà présentes et intégrées. »
Des solutions existent
L'objectif de tout avocat serait donc d'avoir « une vie qui inclut la pratique du droit, et non une vie qui EST la pratique du droit ».
Cela peut passer par de l'exercice régulier, qu'on ait le temps ou non, des activités en dehors du droit (quelles qu'elles soient, dès lors que vous y trouvez du plaisir), du temps avec la famille, les enfants et les amis.
« Tout cela devrait être considéré non comme une obligation lourde mais plutôt comme une vaccination contre les niveaux corrosifs et dangereux du stress dans tous les niveaux de pratique juridique », explique l'auteur.
Ces solutions existent. « Le seul problème que je rencontre lorsque je travaille avec des avocats, hommes ou femmes, c'est de les amener à déployer ces solutions et à les respecter », témoigne James Dolan.