Amour et business : ils ont réussi les deux!
Delphine Jung
2019-08-01 15:00:00
«J'ai toujours aimé les filles sages. Et avec Joëlle, ça s'est fait naturellement. La vie nous a mis ensemble», ajoute plus sérieusement Me Bryan-Éric Lane.
Joëlle Lupien et Bryan-Éric Lane se sont rencontrés sur les bancs de l'université, alors qu'ils suivaient tous les deux leurs études en droit, à Sherbrooke. Près de 20 ans plus tard, elle a pris les rênes d'un cabinet de notaires avec sa consoeur, la notaire Danielle Blanchard. Bryan-Éric Lane lui, a fondé son propre cabinet après un passage chez Stikeman Elliott et Borden Ladner Gervais.
En 2018, ils opèrent une fusion tant romantique que transactionnelle. Ils se disent oui, et allient leur deux cabinets. Elle reste à Blainville, lui, à Laval. Un choix qu'ils ne regrettent pas.
«Aujourd'hui, grâce aux nouvelles technologies, l'implantation géographique a moins d'importance. Nous voulons nous développer sur la Rive-Nord de Montréal. Pourquoi pas un jour ouvrir un bureau à Montréal, mais pour le moment, ce n'est pas dans les plans», explique Me Lane,
Il faut dire que les affaires se portent bien. Lorsque Me Lupien intègre le cabinet en 2007, ce dernier compte seulement 3 employés. Aujourd'hui, ils sont 25. Idem pour le cabinet d'avocats de Me Lane qui compte 13 employés dont 8 avocats.
Les deux tourtereaux manient donc bien leur barque, en amour comme en affaires. Ils parlent d'ailleurs avec plaisir de leur rencontre et de leurs premiers regards échangés. «Bryan, dans un groupe, on l'aime ou on le déteste. Il pose toujours plein de questions... Il arrive toujours en retard...»
Joelle Lupien n'a pas le temps de finir sa phrase que Bryan-Éric Lane la coupe pour préciser : «Moins maintenant tout de même. Ce n'est plus vraiment le cas!» lance-t-il en riant.
«En tout cas, il ne laissait personne indifférent. Pour mes amies, Bryan ce n'était pas vraiment leur premier choix. Alors je n'osais pas leur dire qu'on se fréquentait, je ne voulais pas m'afficher avec lui...», dit-elle encore avant que Me Lane précise : «Les trois premières semaines seulement!»
Bon an mal an, les deux amoureux suivent leurs études. Lui devient avocat, elle notaire. En novembre 2006, Joëlle Lupien rencontre un client qui cherche justement un avocat. «J'appelle Bryan, et lui dit qu'il peut tout lâcher, que je lui ai dégoté le client qui allait lui permettre de se lancer à son compte», se souvient-elle.
Synergie entre avocats et notaires
Pas question pour les deux partenaires de fusionner en affaires. Ils ont toujours voulu rester indépendant et le cabinet Lane n'avalera jamais le cabinet Blanchard-Lupien. Le rapprochement s'est toutefois fait en 2018, histoire «d'allier nos forces», dit l'avocat.
C’est ainsi qu’en 2018 Me Bryan-Éric Lane est devenu le principal actionnaire de Blanchard Lupien. Suite à cette transaction, Me Lane est devenu le chef de la direction de Lane et de Blanchard Lupien. Me Lupien est demeurée associée de Blanchard Lupien, celle-ci étant la cheffe des opérations notariales.
«Je me suis rendue compte qu'avec la quantité de clients, tout commençait à me dépasser, ça faisait trop. Je me suis dit qu'on pourrait travailler ensemble. Lui, sa force c'est le marketing et le développement des affaires. Moi je suis plus douée pour le relationnel», dit de son côté la notaire.
Pour Me Lane, le pari n'est pas osé. La manœuvre est même logique. «Les avocats et les notaires, se sont deux solitudes, chacun sur sa propre planète. Alors qu'ils sont complémentaires et qu'ils ont intérêt à collaborer», croit-il.
«À l'école, les professeurs sont tous des avocats et blâment souvent les notaires alors que l'alliance des deux est une force qui n'est pas assez exploitée», ajoute encore Me Lupien.
Cette synergie permet également au cabinet Lane de profiter des services des deux médiatrices de Blanchard-Lupien. «On peut ainsi offrir un service complémentaire à notre clientèle», explique Me Lane qui se voit déjà compter 60 employés d'ici cinq ans.
Les deux amoureux sont donc pleinement engagés dans leurs affaires. Et c'est parfois difficile de décrocher, surtout pour Me Lane qui concède être quelqu'un «d'intense».
«On essaye de mettre des limites et de laisser le travail hors de la maison, mais c'est parfois difficile. On travaille vraiment là-dessus», dit Me Lupien.
«Lorsqu'on sort tous les deux je me fais saisir mon téléphone et lorsqu'on est au restaurant et que je commence à parler du bureau, Joëlle me fait les gros yeux», raconte son mari.
Pas facile pour lui donc, de décrocher de sa passion. On parle quand même d'un avocat qui, lorsqu'il était étudiant, invitait sa douce au restaurant et se pointait avec son code civil sous le bras!