10 choses que recherchent les recruteurs juridiques
éric Martel
2019-08-16 15:00:00
« Si vous deviez être un animal, lequel seriez-vous? »
« Quel est votre met favori? »
Vous entendez ces questions en entrevue, et vous ne savez pas toujours quoi y répondre? C’est normal. Les recruteurs tentent de vous déstabiliser, question de voir de quel bois vous vous chauffez!
La réalité, c’est qu’il n’y a pas de bonnes réponses à ces questions. Lorsqu’on vous les pose, on essaie surtout de comprendre les traits de votre personnalité, ainsi que vos qualités.
Vous ne savez pas quoi dire lorsqu’on vous les pose? Gary Burnison, PDG du cabinet-conseil en management Korn Ferry, a dressé une liste de choses que les recruteurs adorent entendre.
Et savez-vous quoi? Ces particularités chez les candidats sont recherchées dans le monde du droit, selon ce que nous ont indiqué ces recruteurs. Les voici.
Coup de foudre culturel
En amour comme en recrutement, ce n’est pas parce qu’un prétendant est gentil et bien intentionné qu’on souhaite l’adopter. Tout est une question d’atomes crochus!
« Que tu sois junior ou vice-président des affaires juridiques, le fit culturel est toujours important », explique Me Dominique Tardif, présidente de ZSA Québec.
Surtout, ne vous inventez pas une personnalité dans l’espoir de séduire les recruteurs! Car si vous ne cadrez pas dans la culture de l'entreprise, c’est vous qui en paierez le prix.
« Quelqu’un pour qui la famille est très importante ne voudra pas travailler dans un cabinet de workaholics, où on lui enverra des courriels le dimanche matin à 8 heures », image Me Pierre Arcand de Arcand et associés.
La motivation
« Moi, je trouve ça sexy l’enthousiasme! lance à la blague Me Caroline Haney d’Haney recrutement juridique.Je déteste quand les candidats disent, ``convainquez moi de me joindre à vous. ``»
À ses yeux, il s’agit d’une des caractéristiques les plus importantes à l'embauche. Les recruteurs adorent voir votre intérêt envers leur organisation, votre curiosité et vos yeux pétillants.
Ceci dit, votre degré de motivation doit tout de même être adapté au poste que vous convoitez.
« La motivation fait partie du fit de personnalité entre le candidat et le cabinet. Si tu veux donner ton 110% jour après jour, tu dois trouver un cabinet qui cherche ce type de candidat », explique Me Arcand.
Les compétences
Vous serez surement évalué par des avocats de l’organisation dans laquelle vous aimeriez travailler. N’oubliez pas: ce n’est pas parce que vous n’avez pas exactement les compétences requises qu’on vous ignorera.
« On parle soit de compétences, ou soit du potentiel à développer des compétences. selon leurs besoins, les recruteurs veulent voir que tu as du potentiel », analyse Me Arcand.
Et d’un autre côté, les compétences ne sont pas nécessairement autant importantes pour tous les postes juridiques.
« Avec le temps, les soft skills deviennent de plus en plus importante. Quand tu deviens vice-président, il est évidente que tu sais de quoi tu parles. D’autres facteurs seront plus importants. Mais en début de carrière, c’est sûr qu’on voudra savoir si tu connais bien le code civil », lance Me Tardif.
Le leadership
Bien que cette qualité est appréciée, elle n’est pas forcément convoitée par les recruteurs pour tous les postes.
« Dans une équipe de hockey, tu ne peux pas juste avoir des marqueurs de 50 buts, illustre Me Arcand. Veux-tu embaucher un éventuel associé ou un excellent recherchiste?»
Par contre, il y a diverses manières de démontrer son leadership, comme le rappelle Me Haney.
« Être un leader, c’est de vouloir bien faire son travail, être le meilleur dans son champ de compétence.»
La communication
« C’est un drame humain d’avoir une idée, mais de ne pas être capable de l’exprimer, lance Me Haney. »
À ses yeux, cette capacité est essentielle. Elle demande d’être capable de s’exprimer, mais également de le faire de manière réfléchie.
« C’est toujours important, indique Me Tardif. Si tu es avocat, tu ne t’en sors pas si tu n’es pas capable d’écouter comme il le faut. Tu ne donneras pas de bons conseils. »
La présence
Lorsqu’on a besoin de vous, êtes-vous disponible? Êtes-vous connu de vos collègues dans d’autres départements?
« Quand on travaille en solo, même si on est dans notre bulle, il faut se forcer à avoir une bonne présence, explique Me Haney. Il faut se lever pour aller à la machine à café pour rencontrer des gens. Lorsque tu auras un problème, tu pourras faire appel à de nouvelles personnes ressources. »
La résolution de problème
« C’est hyper important, statue Me Haney. On veut voir comment les candidats utilisent leurs compétences pour solutionner quelque chose qu’ils n’ont jamais vu. Qu’ils sont capable de se mettre les mains dans la bouette. »
S’il n’en tient qu’à Me Tardif, cette capacité est d’autant plus importante lorsqu’on travaille en entreprise.
« En entreprise, tu ne dois pas juste défendre le droit, tu dois trouver des solutions. Tu dois comprendre le problème et trouver ce qui peut être fait pour le régler. »
Les relations interpersonnelles
« Il y a trente ans, si tu étais un bon avocat, tu faisais ton chemin, peu importe. Aujourd’hui, il faut que tu sois agréable, que tu saches te conduire. Si tu n’as pas de clients parce que tu es désagréable, tu réussiras moins bien en cabinet », explique Me Tardif.
Cependant, il n’est pas toujours nécessaire de devenir meilleur ami avec ses collègues de travail pour décrocher un emploi.
« Si une personne a beaucoup d’occupations et qu’elle n’est pas là pour ses collègues, ce n’est pas la fin du monde. L’important, c’est qu’elle fasse son travail», résume Me Arcand.
La capacité à rebondir
Les recruteurs sont mitigés quant à l’importance de cette compétence.
Effectivement, ils la perçoivent davantage comme un bonis dans une candidature, et non une nécessité.
« Oui, tu veux embaucher quelqu’un qui a du caractère, qui est capable de se relever, mais est-ce aussi important que les compétences? Je ne suis pas certain que tu refuses un emploi à quelqu’un parce qu’il n’a jamais connu de gros défis », explique Me Arcand.
La capacité à travailler sous pression
Ne tombez pas dans le piège!
Tous les candidats diront qu’ils carburent à la pression, mais seuls ceux qui expliqueront comment ils parviennent à la gérer épateront les recruteurs.
« Je veux entendre comment la personne gère son stress, raconte Me Haney. Prend-t-elle une pose, parle-t-elle à un collègue, va-t-elle courir pour se changer les idées? L’important est de voir que le candidat a une bonne hygiène de vie. »