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Deux techniciennes juridiques se lancent en affaires

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Gabriel Poirier

2021-03-11 15:00:00

Deux techniciennes juridiques se lancent en affaires. Leur objectif? Libérer les avocats de leurs paperasses…
Geneviève St-Amand et Victoria Blouin-Demers ont fondé leur entreprise : Paral’elles Juridiques. Photos : LinkedIn
Geneviève St-Amand et Victoria Blouin-Demers ont fondé leur entreprise : Paral’elles Juridiques. Photos : LinkedIn
La pandémie, un catalyseur de changement?

Deux techniciennes juridiques ont choisi de s’en inspirer. Geneviève St-Amand et Victoria Blouin-Demers ont fondé leur entreprise, en janvier dernier. C’est ainsi que Paral’elles Juridiques est née.

« J’ai travaillé dans plusieurs domaines, comme agente de bureau et adjointe administrative dans toutes sortes d’entreprises. J’ai toujours été très proche du droit. Ça m'a toujours interpellé », lance d’emblée Geneviève St-Amand.

« J’ai commencé mon retour aux études en 2017. J’avais besoin d’un vent de changement, et le droit m’interpellait aussi », complète Victoria Blouin-Demers.

Paral’elles Juridiques propose de la « flexibilité » aux avocats, selon les mots de Mme St-Amand. L’entreprise tente de convaincre les avocats d’opter pour les services de techniciennes juridiques à la carte.

Les avocats peuvent rapidement se retrouver « surchargés », affirme-t-elle. « Nous voulons leur offrir de la flexibilité, des services à la carte et ponctuels, pour les décharger des charges que représente un employé (gestion du personnel, payroll, etc.) ».

Ce concept, assurent-elles, leur est venu en réaction au confinement. « C’est en raison de la pandémie, explique Mme Blouin-Demers. Avec les changements numériques et le travail à distance, nous nous sommes dit que c’était une bonne idée. »

« Pourquoi travailler pour un seul avocat alors que nous pouvons travailler pour plusieurs? », questionne-t-elle.

Entre pénurie de main-d’œuvre et petits avocats

Outre l’élargissement du télétravail, les deux diplômés espèrent miser sur une autre réalité : la pénurie de main-d'œuvre.

À l’heure où les techniciens juridiques se font rares, Geneviève St-Amand et Victoria Blouin-Demers espèrent que leur entreprise retiendra notamment l’attention des avocats indépendants et des avocats en début de carrière. Ceux, en bref, qui n’ont pas les moyens et ressources pour embaucher du personnel à temps plein.

Avec la pénurie de techniciens, plus « personne ne veut travailler à temps partiel. Il y a trop de postes à temps plein bien rémunérés », illustre Mme St-Amand.

« À force de discuter avec des avocats — ceux avec lesquels je voulais vraiment travailler —, je me faisais souvent répondre des choses comme “je n’ai pas les moyens de t’engager”, “j’ai besoin de tes services, mais je ne peux pas te payer”, etc. », mentionne-t-elle.

Avec quelques clients en poche, elles se disent toutes deux très confiantes pour l’avenir. « On s’attend vraiment à ce que l’entreprise évolue rapidement. Nous sentons le besoin, nous sentons l’intérêt lorsque nous parlons de notre service à des avocats. Ils sont emballés », défend Geneviève St-Amand.

Quelle offre de service?

Paral’elles juridiques offre une panoplie de services administratifs et juridiques, qui se déclinent selon différents volets. Elles sont d’ailleurs prêtes à se mouiller dans tous les domaines du droit, assurent-elles.

Toutes deux commissaires à l’assermentation, les deux techniciennes proposent de soutenir les avocats au niveau de la « recherche juridique, de la comptabilité quotidienne ou encore du redressement pour les inspections du Barreau, etc. ».

L’entreprise propose aussi un service de recouvrement. « Nous ne sommes pas huissiers, nous ne pouvons pas aller jusqu’à l’étape de la signification, mais nous pouvons les gérer et faire le lien avec l’huissier. Nous pouvons monter les dossiers, faire les appels aux clients en défaut de paiement, etc. »

L’équivalent, en d’autres mots, de « toute cette charge de travail qui n’est pas l’fun pour les avocats et qui accapare leur temps ».

Autre exemple qu’elles tiennent à souligner : leur service de numérisation. « Nous nous sommes équipés pour faire de la numérisation… et contribuer à vider les locaux d’archives des avocats. »

« Ils nous apportent leurs boîtes, et elles reviennent sous la forme d’une clé USB. C’est un service clé en main pour les aider à passer vers le numérique », explique Geneviève St-Amand.

Si leur équipe est pour le moment réduite, les deux femmes se réjouissent du soutien et de leur expertise que leur offrent leur maître de stage et leurs anciens professeurs.

« Le Collège Bart est derrière nous », mentionne Victoria Blouin-Demers.
Et la suite?

Les deux techniciennes ont des projets plein la tête. Si leur premier objectif est de vivre de leur entreprise, elles espèrent s’installer dans leurs propres bureaux à moyen terme et embaucher d’autres techniciens pour augmenter leur offre de services.

« Dans cinq ans, avec la pandémie derrière nous et des employés, nous aimerions ajouter un service de déplacement en cabinet pour remplacer des congés à court et à moyen terme. En plus de nos services actuels, nous aimerions ajouter un service d’agence », précise Mme St-Amand.

« Cela nous permettrait de simplifier la vie au plus grand nombre d’avocats possible. Pourquoi se contenter de travailler à un seul endroit alors que nous pouvons rendre plein de gens heureux? »

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