Gilbert Rozon poursuit à son tour Patricia Tulasne
Radio -Canada
2021-09-17 11:38:00
Me Pascal A. Pelletier et Me Mélanie Morin du cabinet Pelletier & Cie Avocats Inc. représentent M. Rozon dans cette affaire.
Mme Tulasne est représentée par Me Anne-Julie Asselin du cabinet Trudel Johnston & Lespérance.
La comédienne réclame 1,6 million de dollars à l’ex-producteur après avoir été « brutalement violée » alors qu'elle jouait dans une pièce de théâtre présentée au festival Juste pour rire, en août 1994.
« Le Défendeur conteste vigoureusement toute allégation de la Demanderesse à l’effet qu’il aurait agressé sexuellement et/ou "brutalement violée" à quelque moment que ce soit la Demanderesse », stipule le document déposé en Cour supérieure.
M. Rozon allègue avoir eu « une relation intime » avec Mme Tulasne, mais qui était « consensuelle » et sans contrainte, précise la poursuite.
Il avance que Patricia Tulasne avait « une attitude charmeuse » à son égard, « voire même de la gent masculine en général », ajoute-t-il dans la demande reconventionnelle pour abus de droit et dommages.
Cette procédure constitue un recours pour les personnes poursuivies qui pensent pouvoir tirer un avantage à poursuivre à leur tour le demandeur.
M. Rozon estime que la procédure judiciaire menée contre lui par Patricia Tulasne a été « entreprise sans fondement et qui est, au surplus, mensongère, abusive et diffamatoire ».
Il lui réclame une somme de 125 000 $ pour « dommages non pécuniaires », précise la poursuite, en mentionnant « les troubles et inconvénients, atteinte la réputation et dommages moraux » dont l'accusé aurait souffert. À cette somme s'ajoutent 25 000 $ réclamés à titre de dommages punitifs et exemplaires.
Arguments de la défense
Le document contient également quelques éléments de défense utilisés par Gilbert Rozon. Il reproche à Patricia Tulasne d'avoir modifié sa version des faits à plusieurs reprises « pour en arriver à une histoire grave et sordide d'agression sexuelle », laquelle ne l'aura pas dissuadée de le côtoyer par la suite, ajoute-t-il.
En outre, l'ex-producteur remet en question la santé mentale de la plaignante, mentionnant des périodes difficiles qu'elle aurait vécues.
Quant à l'argument d'avoir utilisé sa stature professionnelle pour abuser d'elle, Gilbert Rozon rétorque qu'à titre de producteur, il n'était pas impliqué dans la sélection des comédiens.
Mme Tulasne est ensuite devenue la porte-parole du groupe Les Courageuses, un collectif d'une vingtaine de femmes qui affirment avoir été agressées sexuellement par Gilbert Rozon entre 1982 et 2016.
« La Demanderesse a multiplié ses démarches et utilisé la tribune offerte par le mouvement #MeToo et la création des Courageuses, dont elle est la porte-parole, afin de nuire intentionnellement au Défendeur », est-il écrit dans la demande reconventionnelle de Gilbert Rozon
Enfin, M. Rozon évoque la bataille médiatique qui sévit entre eux avec la diffusion des procédures judiciaires auprès des journalistes, une autre preuve de l' «esprit malicieux » de Mme Tulasne, argue-t-il dans la poursuite.